(Actualisation: déclarations de Carlos Tavares et du patron d'Iran Khodro, contexte)

PSA Peugeot Citroën (>> PEUGEOT) a conclu jeudi un accord avec le constructeur automobile iranien Iran Khodro qui lui permettra de faire son retour dans le pays après quatre ans d'absence et de produire plusieurs modèles dans le pays.

Les deux partenaires ont annoncé la création d'une coentreprise basée à Téhéran, qui produira les modèles Peugeot 208, 2008 et 301 à compter du second semestre 2017. Le projet représentera un investissement pouvant atteindre pour les deux partenaires 400 millions d'euros sur cinq ans, avec une production maximum de 200.000 voitures par an.

Cette opération, anticipée depuis la conclusion de l'accord sur le programme nucléaire iranien l'année dernière, intervient une semaine après la levée des sanctions internationales imposées au pays. Le contrat, ainsi que plusieurs accords commerciaux entre l'Iran et la France, a été signé à Paris lors d'une cérémonie en présence du président iranien, Hassan Rohani.

"Nous venons, nous l'espérons, pour une relation de très long terme", a déclaré Carlos Tavares, président du directoire du constructeur français. "Nous voulons être présent dans ce pays d'une manière assez profonde".

Le groupe Iran Khodro, détenu à 14% par l'Etat iranien, est le principal constructeur automobile du pays et était le partenaire historique de PSA avant la décision du groupe français d'interrompre ses activités en Iran en 2012 en raison des sanctions internationales.

"Ce partenariat stratégique avec PSA va créer une plateforme pour les deux parties permettant de capitaliser sur les avantages compétitifs des deux sociétés, en particulier en matière de taille, de technologie et d'objectifs à long terme", a pour sa part expliqué Hashem Yekehzare, directeur général d'Iran Khodro.

Le retour de PSA en Iran couronne 18 mois de négociations "difficiles", a souligné Carlos Tavares. Contrairement à d'autres concurrents, dont Renault (>> Renault), PSA avait mis fin à ses activités en 2012, alors qu'il était le constructeur étranger qui détenait la plus grande part de marché dans le pays.

Avant l'adoption des sanctions, l'Iran représentait le deuxième marché de PSA Peugeot Citroën après la France, avec des volumes de ventes d'environ 400.000 voitures par an. Le constructeur avait quitté le pays voilà quatre ans sous la pression de son partenaire de l'époque, General Motors (>> General Motors Company), qui a depuis vendu sa participation dans PSA.

"[PSA] aurait préféré ne pas avoir à quitter l'Iran en 2012. Nous étions quelque part tous les deux dans la même situation, et il fallait retrouver une base saine pour reconstruire l'avenir", a indiqué Carlos Tavares.

Pour l'heure, l'Iran constitue la meilleure option de PSA pour redynamiser ses ventes. Même après le départ officiel du constructeur en 2012, Iran Khodro a continué à construire des voitures sous la marque Peugeot.

PSA n'a perçu aucune redevance sur la vente des voitures produites depuis la mise en place des sanctions internationales. Le constructeur français estime à environ 3 millions le nombre de voitures circulant en Iran avec son logo, et la marque bénéficie déjà d'une part de marché de 30%.

-Jason Chow, The Wall Street Journal

(Version française Thomas Varela, Emilie Palvadeau) ed: VLV - ECH

Valeurs citées dans l'article : PEUGEOT, Renault, General Motors Company