par Yann Le Guernigou

Le président français, qui s'adressait aux "forces économiques" de Vesoul dans le cadre de sa tournée de voeux à travers la France, a indiqué que le gouvernement était prêt à leur apporter l'aide nécessaire, sous forme de prêts et de garanties, pour pallier leurs difficultés de financement.

Plus généralement, il a souligné que l'apport de crédits à l'économie restait "une préoccupation forte" en ce début 2009 et que l'Etat entendait y remédier en augmentant de 70% à 90% le plafond des garanties de l'établissement public Oseo aux financements des PME.

"Cette mesure vaudra pendant l'année 2009. Si c'est nécessaire, elle sera reconduite en 2010", a-t-il dit, en précisant que son financement serait inclus dans le plan de relance actuellement examiné par le Parlement.

Nicolas Sarkozy s'est livré à un inventaire de toutes les mesures décidées depuis l'automne pour soutenir l'activité, excluant une nouvelle fois une relance par la demande.

"Pour nous relever plus fort de cette crise pas comme les autres, la France doit investir, innover, inventer", a-t-il déclaré.

Avant son intervention, le chef de l'Etat s'était arrêté dans une plate-forme logistique du groupe PSA Peugeot Citroën, une visite symbolique au moment où le gouvernement prépare de nouvelles mesures de soutien à l'automobile, un des secteurs les plus touchés par la crise.

Ces mesures, qui seront évoquées lors d'états généraux de l'automobile prévus mardi prochain, devraient être finalisées d'ici à la fin du mois.

"TENDANCE DÉSASTREUSE"

"On mettra le paquet pour que nos industries automobiles sortent plus fortes de la crise qu'elles n'y sont rentrées", a-t-il dit devant les salariés de PSA, ajoutant qu'il se battrait pour que des sites industriels "représentatifs de l'identité française soient préservés".

Il a insisté en outre sur la nécessité d'"inverser la tendance désastreuse à la délocalisation massive de l'activité automobile hors de France", le secteur étant selon lui passé de 2004 à 2008 du statut d'exportateur à celui d'importateur.

L'enjeu est, selon le chef de l'Etat, "de restaurer durablement" la compétitivité du secteur en France, ce qui passe par une action sur la fiscalité et les charges mais aussi une "réflexion sur la productivité et l'organisation du travail".

Le chef de l'Etat a indiqué d'autre part qu'il réunirait les banques françaises le 20 janvier, alors que l'Etat s'apprête à leur apporter une nouvelle dotation, la deuxième, de 10,5 milliards d'euros en fonds propres pour les inciter à augmenter leurs concours à l'économie.

Il a souhaité qu'à cette occasion, les banques prennent des engagements plus précis tant en matière de crédits, notamment sur des volumes de financements des exportations, qu'en terme de rémunérations de leurs actionnaires et de leurs dirigeants.

Il a jugé ainsi que les rachats d'actions étaient une pratique "incompatible" avec les aides d'Etat et a formulé le voeu que les groupes bancaires "modèrent en 2009 leur distribution de dividendes".

S'agissant de la rémunération de leurs dirigeants, il a indiqué que la suspension de leurs parts variables, ou bonus, était un minimum que les citoyens sont en droit d'attendre.

Et il a menacé une nouvelle fois de recourir à la loi si les grandes entreprises ne se mettaient pas en conformité avec les recommandations définies par les organisations patronales (Afep et Medef) en matière de rémunération de leurs dirigeants, notamment l'encadrement des indemnités de départ.

Edité par Yves Clarisse