En hausse de 13%, son chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de l'exercice fiscal 2023 reflète ce positionnement privilégié. Le taux de rétention de la clientèle reste excellent, et la dynamique de croissance en Europe — hors-France — fort encourageante.

Dans une activité aussi capitalistique que la gestion de parcs de serveurs, le corollaire de cette croissance est hélas une incapacité chronique à générer des profits. Sur les cinq dernières années, OVH a généré €1.1 milliard de cash-flows d'exploitation cumulés, mais investi €1.6 milliard dans ses immobilisations et €65 millions en acquisitions. 

Le groupe reste donc dépendant des augmentations de capital et de ses créanciers pour financer sa croissance. Le niveau d'endettement actuel est soutenable grâce à la résilience de l'activité et la nature du collatéral, mais le profit d'exploitation ne couvre même pas la charge d'intérêts. 

Toujours contrôlé par la famille Klaba, OVH demeure donc une affaire de conviction personnelle, avec en sous-jacent cette idée que la profitabilité pourrait nettement s'améliorer si le groupe cessait d'investir dans sa croissance — ce qui serait assurément une erreur à ce stade.