Le Conseil pourrait voter dès la semaine prochaine, selon des diplomates, sur une résolution rédigée par les États-Unis soutenant le déploiement d'une force de police multinationale. L'année dernière, Haïti a demandé de l'aide pour lutter contre les gangs violents qui ont largement envahi la capitale Port-au-Prince.

"Le Kenya est prêt à jouer pleinement son rôle et à se joindre à une coalition d'autres nations de bonne volonté - et elles sont nombreuses - en tant que grand ami et véritable frère d'Haïti", a déclaré M. Ruto lors du rassemblement annuel des dirigeants du monde entier à l'Assemblée générale des Nations unies.

Il a déclaré aux 193 membres de l'assemblée que ne rien faire pour Haïti n'était pas une option.

"Alors que nous nous mobilisons pour l'Ukraine et les pays qui ont subi l'impact dévastateur des chocs climatiques, notamment la Libye, le Maroc et Hawaï, nous ne devons pas laisser Haïti de côté", a déclaré M. Ruto.

Le mois dernier, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré dans un rapport au Conseil qu'un "usage robuste de la force" par un déploiement policier multinational et l'utilisation de moyens militaires étaient nécessaires pour rétablir l'ordre public en Haïti et désarmer les gangs.

Le Kenya a déclaré en juillet qu'il était prêt à envisager de diriger une telle force et s'est engagé à envoyer 1 000 policiers. Les Bahamas se sont depuis engagés à envoyer 150 personnes si les Nations Unies autorisent la force.

M. Guterres a indiqué que la Jamaïque s'était engagée à contribuer et qu'Antigua-et-Barbuda avait déclaré qu'elle envisagerait également de le faire. Il a exhorté les États membres, en particulier ceux des Amériques, à "continuer à tirer parti de ce nouvel élan".

Les pays ont hésité à soutenir l'administration non élue du Premier ministre Ariel Henry, qui a déclaré que des élections équitables ne pouvaient être organisées compte tenu de l'insécurité actuelle. Haïti n'a plus de représentants élus depuis janvier.

Le déploiement d'une force de police multinationale ne serait pas une mission des Nations unies.

Les forces de maintien de la paix de l'ONU ont été déployées en Haïti en 2004 après qu'une rébellion ait conduit à l'éviction et à l'exil du président de l'époque, Jean-Bertrand Aristide. Les troupes de maintien de la paix ont quitté le pays en 2017 et ont été remplacées par la police de l'ONU, qui a quitté le pays en 2019.

Les Haïtiens se méfient de la présence armée de l'ONU. Le pays était épargné par le choléra jusqu'en 2010, lorsque des soldats de la paix de l'ONU ont déversé des eaux usées infectées dans une rivière. Plus de 9 000 personnes sont mortes de la maladie et quelque 800 000 sont tombées malades.