PYONGYANG - La Corée du Nord a appelé aujourd'hui les Etats-Unis à mettre fin à leur "hystérie militaire" sous peine de représailles, alors qu'un groupe aéronaval américain se dirige vers la péninsule coréenne où l'on craint que Pyongyang ne procède à un nouvel essai nucléaire en ce jour de fête nationale.

Samedi est le "Jour du soleil" en Corée du Nord, qui commémore le 105e anniversaire de la naissance du fondateur de ce régime communiste dynastique, Kim Il-sung, grand-père de l'actuel dirigeant Kim Jong-un. Des centaines de camions militaires transportant des gens en train de chanter et d'applaudir s'apprêtent à défiler.

La Chine, voisine et alliée de la Corée du Nord, a préconisé l'apaisement.

"Nous invitons toutes les parties à éviter les provocations et les menaces, que ce soit en paroles ou en actes, et à ne pas permettre que la situation prenne une tournure irréversible," a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi.

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WASHINGTON - La bombe GBU-43, la bombe conventionnelle la plus puissante jamais utilisée par l'armée américaine, larguée jeudi en Afghanistan, a causé la mort de 36 membres du groupe Etat islamique (EI), selon le ministère afghan de la Défense.

Les djihadistes de l'EI ont démenti cette version des faits. Selon eux, l'attaque n'a fait aucune victime.

Cinq kilomètres du point d'impact, des témoins ont raconté que le sol avait tremblé quand l'engin a touché sa cible. Logements et commerces n'ont apparemment subi aucun dégât.

L'ancien président afghan Hamid Karzaï a condamné l'utilisation de cette bombe sur le sol afghan. "Ce n'est pas une guerre contre la terreur, mais l'utilisation inhumaine et abusive de notre pays comme un terrain d'essai pour des armes nouvelles et dangereuses", a-t-il écrit sur Twitter.

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BEYROUTH - Des milliers d'habitants de deux villages chiites assiégés par les rebelles dans le nord-ouest de la Syrie ont entamé l'évacuation des lieux pour rejoindre des zones contrôlées par les forces gouvernementales.

Parallèlement, environ 2.000 habitants de Madaïa, une ville encerclée par les forces du régime de Damas, près de la capitale, ont pris le chemin de secteurs tenus par les insurgés, en vertu d'un accord conclu entre les belligérants.

Des dizaines d'autocars ont quitté les localités chiites de Foua et Kefraïa, dans la province d'Idlib, pour gagner quelques heures plus tard les faubourgs d'Alep, contrôlés par les forces gouvernementales, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Au total, environ 5.000 personnes sont parties.

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ANKARA - Le président iranien, Hassan Rohani, a formellement déposé sa candidature pour briguer un second mandat de quatre ans lors de l'élection présidentielle du 19 mai.

La période d'inscription s'achève aujourd'hui puis celles-ci seront transmises au Conseil des gardiens de la Révolution qui décidera de l'éligibilité des candidats.

Considéré comme un dirigeant pragmatique modéré capable de s'entendre avec l'Occident - comme l'a illustré l'accord sur le nucléaire conclu en juillet 2015 - Hassan Rohani avait triomphé avec une large majorité dès le premier tour en 2013.

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BERLIN - Les enquêteurs chargés d'élucider les explosions qui ont visé mardi le car des joueurs du Borussia Dortmund ont des doutes sur l'authenticité des lettres retrouvées sur les lieux qui accréditaient la piste islamiste, indique le parquet.

Trois lettres, toutes identiques et imprimées en Allemagne, ont été retrouvées sur les lieux de l'attentat, à Dortmund, revendiquant un attentat mené "au nom d'Allah" et exigeant que l'Allemagne cesse ses missions de surveillance aériennes en Syrie selon la chaîne de télévision ARD, citant d'autres médias.

Mais selon un rapport commandé par les enquêteurs, des "doutes importants" entourent ces lettres; elles pourraient avoir été écrites pour accréditer à tort la piste islamiste.

Le quotidien Tagesspiegel a annoncé sur son site avoir reçu un courriel anonyme d'extrême-droite revendiquant l'attaque de mardi. Le message fait référence à Hitler, s'oppose au multiculturalisme et met en garde contre la possibilité d'une nouvelle attaque le 22 avril.

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ROME - Plus de 2.000 migrants à bord de 16 canots pneumatiques et de trois embarcations en bois ont été secourus hier en Méditerranée lors de 19 opérations en mer.

Un adolescent a été retrouvé mort dans un canot secouru par l'Aquarius, navire exploité en partenariat par les associations Médecins Sans Frontières (MSF) et SOS Méditerranée.

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PARIS - L'écart se resserre entre les favoris à une semaine de l'élection présidentielle. Avec 23% des intentions de vote, Emmanuel Macron devancerait au premier tour Marine Le Pen (22%), Jean-Luc Mélenchon et François Fillon (20% tous les deux), selon un sondage BVA-Salesforce pour Orange et la presse régionale.

Dorénavant distancé par le peloton de tête, le candidat socialiste Benoît Hamon continue sa chute (-1 point à 7,5%).

Au second tour, Emmanuel Macron l'emporterait dans tous les cas. Face à Marine Le Pen et François Fillon, il gagnerait avec 64%, contre 36% pour son adversaire. Il battrait Jean-Luc Mélenchon sur le score de 58% contre 42%. Le candidat de La France insoumise l'emporterait aussi contre Marine Le Pen (60% contre 40%) et François Fillon (58% contre 42%).

PARIS - Benoît Hamon, largement distancé dans les sondages, récuse une nouvelle fois l'hypothèse d'un "vote utile" pour contrer le Front national et accentue ses attaques contre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, dans un entretien à paraître aujourd'hui dans Libération, à huit jours du premier tour de l'élection présidentielle.

Benoît Hamon durcit également le ton contre Jean-Luc Mélenchon, qui connaît à l'inverse une dynamique favorable dans les sondages depuis quelques semaines et s'ancre dans le carré de tête des intentions de vote.

Il dénonce notamment l'"indulgence" du candidat de La France insoumise "à l'égard de pays qui restreignent les libertés publiques", ainsi que la "zone grise qu'il a volontairement entretenue sur la Russie de (Vladimir) Poutine et sur (le président syrien Bachar) al Assad".

PARIS - Les juges chargés de l'enquête sur les assistants parlementaires européens du Front national ont demandé la levée de l'immunité parlementaire des eurodéputés Marine Le Pen et Marie-Christine Boutonnet.

Les juges ont signé une demande de mainlevée le 29 mars pour la présidente et candidate du FN à l'élection présidentielle et le 30 mars pour Marie-Christine Boutonnet.

Marine Le Pen et Marie-Christine Boutonnet sont soupçonnées d'avoir fait salarier par le Parlement européen des assistants qui travaillaient en réalité pour le FN.

PARIS - François Fillon et son entourage auraient fait pression sur Robert Bourgi pour qu'il ne révèle pas être l'auteur du cadeau vestimentaire - deux costumes d'une valeur de 13.000 euros - qui ont compromis la campagne du candidat de la droite après la révélation des soupçons d'emplois de son épouse et ses enfants.

Dans un entretien publié sur le site d'informations Mediapart, l'avocat franco-libanais, retiré à Beyrouth en raison de la "charge médiatique très forte", dit qu'il votera malgré tout pour François Fillon, "un ami de très longue date".

"Pendant six jours (...) François Fillon et sa très grande papesse de la communication, Anne Méaux, ont souhaité que je ne dise rien concernant l'identité de la personne qui a offert les costumes : moi", explique-t-il.

Il ajoute qu'il avait choisi de marquer la victoire "inespérée" de l'ancien Premier ministre à la primaire, le 27 novembre, par ce cadeau chez un tailleur de luxe parisien, sans que l'intéressé le sache.

PARIS - Jean-Luc Mélenchon et ses proches ont défendu sa proposition de faire adhérer la France à une "Alliance bolivarienne" avec Cuba et le Venezuela, dénonçant comme un complot et une caricature les attaques contre le candidat de La France insoumise.

"Je n'ai pas l'intention de faire Cuba en France", déclare le candidat de La France insoumise dans une interview à paraître aujourd'hui dans Ouest-France.

La volonté de Jean-Luc Mélenchon, inscrite dans son programme, d'adhérer à l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (Alba), créée en 2004 par Hugo Chavez et Fidel Castro, concentre les critiques de ses adversaires.