Paul Casson (Artemis IM) : personne n'aime le style value et les grandes capitalisations
Le 29 janvier 2019 à 09:51
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A l'occasion d'une récente présentation à la presse, Paul Casson, gérant du Artemis Pan-European Absolute Return Fund, a abordé plusieurs thèmes importants pour les marchés actions européens cette année. Il a ainsi averti que si la volatilité a fait un « certain retour » en 2018, elle n'a pas atteint le niveau des précédents épisodes de forte volatilité : septembre 2011, la crise de la zone euro…
Les profits et les marges sont menacés par la hausse des coûts
Pour Paul Casson, les analystes pourraient être surpris par la hausse des coûts après avoir passé ces dix dernières années à prendre en compte dans leurs prévisions les économies issues des restructurations annoncées par les entreprises. Cette augmentation pourrait provenir de l'accélération de la croissance des salaires, particulièrement forte en Allemagne, dans un contexte de taux de chômage faible.
Dans ce contexte, il juge que le consensus d'une croissance de 8,4% des profits en Europe cette année après +6,5% n'est pas réaliste. Le gérant prévoit la poursuite pendant plusieurs trimestres de la révision en baisse des prévisions de résultats des entreprises. Cette révision du consensus devrait, selon lui, contribuer à la pression actuelle sur les multiples de valorisation.
Pour le gérant du Artemis Pan-European Absolute Return Fund, des poches de valeur devraient émerger, une fois que les anticipations de bénéfice et les prix se seront rajustés.
Revenant sur les performances des différents styles de gestion depuis 2015, il a souligné que les petites capitalisations de croissance étaient les grands gagnantes sur cette période. " En revanche, personne n'aime le style value et les grandes capitalisations ", a souligné Paul Casson. Le différentiel de performance est massif, une certaine réversion de cette tendance pourrait donc intervenir.
Interrogé sur des exemples de grandes capitalisations qui trouvent grâce à ses yeux, le gérant a cité Deutsche Telekom et KNP, qui disposent d'un bilan raisonnable, de bons dividendes, affichent une légère croissance. " Elles sont ennuyeuses, fiables et assez bon marché ", a-t-il ajouté. Le secteur des services télécoms est d'ailleurs la seconde plus importante position acheteuse du fonds derrière l'énergie.
A ce sujet, Paul Casson a rappelé qu'à l'heure où les marchés anticipent une récession économique - et pourraient même en provoquer une - une chose est sûre : le secteur pétrolier a déjà connu une récession de quatre ans. Les majors ont arrêté de payer une partie de leurs dividendes en actions et ont du réduire leurs investissements. Elles sont maintenant des grandes capitalisations " value ".
La montée du populisme est l'un des autres thèmes évoqués par le gérant. Selon lui, la question de l'énorme écart entre la part de la valeur ajouté revenant aux entreprises et celle revenant aux ménages doit être abordée car elle est à la source de la montée du populisme. " Les gens n'ont pas forcément la bonne réponse, mais ils savent que les vieux partis n'ont pas bien travaillé pour eux. Ils s'en débarrassent donc systématiquement, " a-t-il déclaré.
Orange est le 1er opérateur de télécommunications français. Le CA (avant éliminations intragroupe) par activité se répartit comme suit :
- prestations de services de télécommunications aux particuliers (78,3%) : prestations de téléphonie mobile (254 millions de clients à fin 2023 ; enseignes Orange en France, au Royaume Uni et au Caraïbes, FTP Espana en Espagne, PTK Centertel en Pologne, etc.), de téléphonie fixe et d'accès à Internet (44,5 millions de clients). En outre, le groupe propose des prestations à destination des opérateurs télécoms. Le CA par pays se ventile entre France (48,6%), Espagne (12,9%), Europe (18,9%), Afrique et Moyen Orient (19,6%) ;
- prestations de services de télécommunications aux entreprises (17%) : prestations d'accès à Internet, de téléphonie mobile et de transmission de voix et de données et intégration et infogérance d'applications de communication ;
- prestations de services aux opérateurs télécoms internationaux (3,2%) ;
- autres (1,5%).