NEW YORK, 9 janvier (Reuters) - Les investisseurs ont, pour la 13e semaine d'affilée, réclamé le remboursement de parts aux fonds américains, attestant de leur malaise vis-à-vis de l'évolution de la croissance économique et des rendements jugés décevants servis par les actions et les obligations, suivant des statistiques de l'Investment Company Institute (ICI) publiées mercredi.

Ils ont retiré 30,4 milliards de dollars des fonds communs de placement et des fonds indiciels (ETF) en net durant la semaine au 2 janvier, soit 14,2 milliards sur les fonds obligataires et 11,3 milliards sur les fonds actions.

Durant la semaine prise pour référence par ICI, Apple a pris la décision rare d'abaisser sa prévision de chiffre d'affaires trimestriel, son directeur général Tim Cook mettant en cause le ralentissement des ventes d'iPhone en Chine, dont l'économie souffre des incertitudes liées aux tensions commerciales avec les Etats-Unis.

Pour certains investisseurs, ces retraits accrus sont au contraire un signal d'achat cependant.

Depuis lors, de fait, Wall Street a rebondi, portée par une Réserve fédérale devenue apparement "patiente" pour ce qui est de relever les taux d'intérêt.

Même si ces retraits représentent moins de 1% de la totalité des actifs de ces fonds, les produits d'investissement fondés sur les actions ont sans doute subi une décollecte mensuelle record en décembre, selon les premières estimations de Lipper.

Le marché obligataire attire habituellement les investisseurs qui fuient les actions mais le resserrement monétaire de la Fed, le gonflement des déficits américains et une dette corporate record aux Etats-Unis ne sont pas de bon augure non plus pour ce marché.

Le segment obligataire "junk" (haut rendement), un indicateur avancé des récessions, clignote à "l'orange" à présent, selon Jeffrey Gundlach (Doubleline Capital).

Selon lui, la dette souveraine américaine est dans une "situation absolument épouvantable" et les Etats-Unis pourraient être au "point de rupture".

(Trevor Hunnicutt Wilfrid Exbrayat pour le service français)