* Le ministre de l'Economie détrône Valls

* Hollande et Sarkozy en retrait

* Pour Valls, Hollande reste le candidat naturel de la gauche

* "En l'état, Hollande ne peut pas l'être", réplique Duflot

* Hollande prêt à une primaire, selon Julien Dray (Actualisé avec Julien Dray)

PARIS, 17 janvier (Reuters) - Alain Juppé et Emmanuel Macron se disputent les faveurs des Français pour l'élection présidentielle de 2017 alors que François Hollande et Nicolas Sarkozy sont relégués aux dernières places dans un sondage Odoxa publié dans Le Parisien Dimanche.

L'ancien Premier ministre, actuel favori de la primaire de la droite et du centre de novembre prochain, et le ministre de l'Economie, dont la popularité et la liberté de ton irriteraient au plus haut point Manuel Valls, selon des sources gouvernementales et parlementaires, sont crédités respectivement de 57% et 53% de bonnes opinions.

Le Premier ministre est en troisième position derrière Emmanuel Macron avec 48% de bonnes opinions. Suivent François Bayrou (43%), Marine Le Pen (27%) à égalité avec Jean-Luc Mélenchon (27%), François Hollande (25%), Nicolas Sarkozy (23%) et Cécile Duflot (19%).

L'institut, qui a réalisé son enquête les 14 et 15 janvier auprès d'un échantillon de 1.001 personnes, a testé plusieurs scénarios pour le second tour de l'élection présidentielle. Une candidature d'Emmanuel Macron est pour la première fois retenue à gauche.

Dans l'hypothèse d'une qualification de la présidente du Front national pour le second tour, Alain Juppé s'imposerait avec 70% des voix.

Emmanuel Macron recueillerait 65% des voix, Nicolas Sarkozy 56% et François Hollande 54%.

Christian Estrosi (les Républicains), qui a pris ses distances avec Nicolas Sarkozy, a déclaré dimanche qu'il soutiendrait pour la primaire "celui qui sera capable comme nous l'avons fait en PACA ou dans le Nord de battre Mme Le Pen en 2017".

"Celui qui aura le plus de capacités à réformer le pays, à réunir autour des valeurs de la République pour battre Mme Le Pen en 2017", a dit le nouveau président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur au "Grand rendez-vous" Europe 1-Le Monde-iTELE.

HOLLANDE NE VEUT PAS REVIVRE 2002, DIT DRAY

A gauche, où l'idée d'une primaire fait son chemin, l'écologiste Cécile Duflot estime dans un entretien publié dimanche dans Mediapart qu'"en l'état, Hollande ne peut pas" être candidat de la gauche et des écologistes en 2017.

"François Hollande tourne le dos à tous les engagements qui ont permis le rassemblement victorieux de 2012, seul capable de le faire réélire en 2017", juge-t-elle notamment.

Invité de l'émission "On n'est pas couché" diffusée dans la nuit de samedi à dimanche sur France 2, Manuel Valls a affirmé que François Hollande était le "candidat naturel" de la gauche pour 2017.

"Je pense que le président de la République sortant n'a pas à se soumettre à une primaire, qui ne concernera d'ailleurs pas toute la gauche", a-t-il déclaré.

Seuls deux Français sur dix souhaitent que François Hollande se représente en 2017, selon un sondage BVA-Orange-ITELE diffusé dimanche.

L'idée d'une primaire commune PS-EELV séduit 61% des sympathisants de gauche et 45% des Français dans leur ensemble. Manuel Valls (43% de l'ensemble des Français, 37% des sympathisants de gauche) est en tête des candidats souhaités, devant Arnaud Montebourg (26%;19%), Ségolène Royal (21%;21%) et Martine Aubry (21%;35%), puis François Hollande (19%;31%).

Julien Dray, un proche de François Hollande, a estimé dimanche sur BFM TV que le chef de l'Etat était disposé à une primaire.

"Il est comme tout le monde, il a compris qu'il y a un risque d'élimination de la gauche au premier tour de la présidence", a expliqué le conseiller régional socialiste d'Ile-de-France.

"Il a vécu le 21 avril 2002 (...), il n'a pas envie de le revivre, il n'a pas envie de le faire revivre à la gauche. Donc, oui, la primaire peut être utile pour cela", a-t-il ajouté. (Sophie Louet)