Contexte. Selon l'institut d'études français Idate, à fin juin, la France arrivait en tête des pays européens pour le nombre de foyers raccordables au très haut débit. Il s'agit du troisième pays européen en termes d'abonnés. Les acteurs sont très dynamiques sur le marché. Alice, racheté l'an passé par Iliad, qui est en perte de vitesse et cherche à gagner des abonnés dans le haut débit, a lancé une offre d'entrée de gamme qui combine accès à Internet, téléphonie et TNT pour seulement 19,90 euros par mois. Cette initiative a pris de court Numéricable, qui avait annoncé en septembre la première offre de ce type à moins de 20 euros. Tout l'enjeu pour Iliad est désormais de ne pas pénaliser ses marges et de ne pas cannibaliser l'offre de son autre filiale, Free, qui propose un forfait à 29,99 euros. Malgré une structure de coûts réduite, avec une seule « box », le revenu par utilisateur va diminuer. Free a été retenu par le régulateur des télécoms, l'Arcep, comme l'unique candidat à la quatrième licence de téléphonie mobile. Il devra payer 240 millions d'euros pour devenir un opérateur de téléphonie mobile parmi Orange, SFR et Bouygues Telecom. Free doit maintenant espérer qu'il sera effectivement capable de déployer un réseau de téléphonie mobile desservant d'ici à la fin 2011 au moins 25% de la population française.

Perspectives et enjeux. L'Etat français va investir 4,5 milliards d'euros pour généraliser l'accès à l'Internet à très haut débit et pour financer des services innovants. Un fonds national pour la société numérique va être créé pour atteindre cet objectif. Cette volonté politique se réalise à un moment où Internet est soumis à de profonds changements. Le premier concerne le développement très rapide de l'Internet mobile, qui croît plus rapidement que l'Internet fixe, depuis le lancement de l'iPhone en juin 2007. Selon certains experts, dans cinq ans, les utilisateurs se connecteront majoritairement à Internet via un terminal mobile. Aux Etats-Unis, pour les utilisateurs de l'iPhone, la voix ne représente que 45% de leurs communications, contre 70% en moyenne sur l'ensemble des téléphones mobiles. La disponibilité de réseaux adaptés favorise également l'essor de l'Internet mobile. L'autre tendance de fond est la disparition progressive de la frontière entre Internet et télévision. Selon l'Idate, dans trois ans, 40% des foyers français devraient accéder à des contenus audiovisuels sur Internet via leur téléviseur connecté à une « box ».

Pour comprendre. Parmi les grands sites Internet, deux modèles économiques cohabitent. Le premier consiste à valoriser auprès des annonceurs les audiences des sites, générées par la mise en ligne de contenus ou de services gratuits, afin de récolter des revenus publicitaires. C'est Google qui est le champion dans ce domaine. Le second modèle est celui du cybermarchand, dominé par Amazon, qui a peu à peu diversifié son offre. Il est aujourd'hui concurrencé par eBay, qui ne se contente plus de réaliser des enchères sur le Web, mais propose aussi des ventes à prix fixes.