Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux affichent leur prudence jeudi face aux perspectives d'inflation et de durcissement des conditions monétaires tandis que la saison des résultats d'entreprises gagne en intensité.

En Asie, Tokyo a pris 0,18%, encouragé par l'accélération du nombre de touristes étrangers au Japon. A Hong Kong, l'indice Hang Seng était en petite progression également (+0,15% vers 07H15 GMT), soutenu par le secteur des casinos qui devrait profiter de la reprise économique en Chine. Shanghai a de son côté lâché 0,1%.

La tendance était également peu marquée en Europe, où Paris se repliait de 0,13%, Francfort de 0,37%, Londres de 0,15% et Milan de 0,30% vers 09h20. Quant à la Bourse suisse, elle voyait vers 10h10 son indice phare SMI fléchir de 0,23%.

Mercredi, Wall Street a fait du surplace pour la troisième journée d'affilée, au début d'une saison de résultats mitigés et après un rapport de la Réserve fédérale américaine indiquant que l'économie américaine avait "peu changé" ces dernières semaines. Mais, selon ce "Beige Book" (Livre beige), un baromètre d'activité réalisé auprès des douze régions du système de la banque centrale américaine, les volumes de prêts accordés par les banques aux Etats-Unis ont "diminué" au mois de mars et début avril, c'est-à-dire depuis la crise bancaire provoquée par la faillite de la banque SVB.

Les économistes de la banque centrale américaine (Fed) ont estimé, dans le compte-rendu de la dernière réunion monétaire de l'institution publié la semaine dernière, que les récentes difficultés bancaires "pourraient mener à une légère récession" cette année aux Etats-Unis. Dernièrement les marchés ont fait montre d'optimisme, estimant qu'un tassement de l'inflation plus prononcé permettrait aux banques centrales et en premier lieu à la Fed non seulement de cesser d'augmenter ses taux directeurs après la prochaine réunion en mai, mais aussi de les baisser d'ici la fin de l'année.

Mais ils ont été sidérés mercredi par le niveau de l'inflation au Royaume-Uni resté en mars au-dessus de 10%, ce qui encourage la Banque d'Angleterre à poursuivre dans la voie du resserrement monétaire. Les investisseurs anticipent également de nouvelles hausses de taux d'intérêt de la part des banques centrales américaine et européenne à l'occasion de leurs prochaines réunions de mai.

Sur le marché obligataire, les taux refluaient jeudi après avoir bondi au Royaume-Uni dans le sillage de la publication d'une inflation plus forte qu'attendu en mars et une remontée également en zone euro la veille. "Les marchés sont un peu sous le choc du durcissement monétaire après un indice des prix à la consommation britannique qui a remis au centre de l'attention le fait que l'inflation mondiale se montre plus difficile à combattre", observe Stephen Innes, chez SPI Asset Management.

Les investisseurs semblaient également peu inspirés par les résultats d'entreprises américaines jusqu'ici mitigés. "Nous verrons ce qui se passe quand nous commencerons à recueillir vraiment les résultats des banques régionales la semaine prochaine", souligne Maris Ogg from Tower Bridge Advisors.

Plusieurs grandes banques américaines ont dévoilé vendredi des résultats confortables pour le premier trimestre grâce notamment à la hausse des taux d'intérêt, semblant avoir évité la contagion des remous qui ont ébranlé les banques régionales début mars.

Nokia sonne l'alerte

Le géant finlandais de l'équipement télécom Nokia a annoncé jeudi voir des signes de frein sur ses marchés, après un premier trimestre marqué par des bénéfices en hausse mais inférieurs aux attentes. L'action perdait 3,93% dans les premiers échanges à Helsinki.

L'action Renault dérape

Le constructeur a publié un chiffre d'affaires en hausse de près de 30% au premier trimestre à 11,5 milliards d'euros, sans compter l'effet du retrait de Russie. L'action chutait de 6,01% à Paris, les préoccupations liées à la stratégie des prix contrebalançant les performances de ventes du premier trimestre.

Du côté des devises et du pétrole

L'euro était stable face au dollar, à 1,0955 dollar.

Sur le marché du pétrole, le baril de WTI américain perdait 1,60% à 77,89 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord cédait 1,66% à 81,75 dollars vers 07H45 GMT, sur fond d'inquiétudes quant au ralentissement de l'économie américaine.

afp/vj