Zurich (awp) - Le groupe alimentaire Nestlé publie jeudi son chiffre d'affaires au premier trimestre 2018. Neuf analystes ont élaboré le consensus d'AWP:

T1 2018E
(en mrd CHF)                consensus AWP  T1 2017A

chiffre d'affaires              21,3         21,0

(en %)
croissance organique            2,5           2,3
croissance des volumes (RIG)    1,9           1,3

FOCUS: la croissance organique sera scrutée de près par les analystes, tout comme celle des volumes (RIG). Le chiffre d'affaires est quant à lui moins observé, car étant sujet à des variations de change, d'acquisitions et de désinvestissements.

En 2017, la croissance organique de 2,4% a été particulièrement faible, tout comme celle du 4e trimestre (1,9%). Les analystes tablent désormais sur une légère amélioration de la croissance organique, moins par les prix que les volumes.

Un sujet annexe sera le contentieux que se livrent Nestlé et certains grands distributeurs, notamment Coop et l'allemand Edeka, sur les prix pratiqués par le géant de Vevey. Si la centrale d'achat Agecore, qui achète pour 2 milliards d'euros de produits auprès de Nestlé, parvenait à se faire attendre auprès du géant vaudois, cela serait une mauvaise nouvelle pour le secteur qui serait mis sous pression par les distributeurs, estiment les analystes.

OBJECTIFS: Nestlé a annoncé en septembre des objectifs de marge et remplacé son fameux modèle prévisionnel interne. Le groupe table désormais d'ici 2020 sur une marge opérationnelle (Ebit) ajustée de 17,5-18,5%, ce qui représenterait un bond de 150-250 points de base comparé à 2016. Afin d'atteindre cet objectif, la société veut réduire ses coûts structurels d'environ 18 milliards de francs suisses dans deux ans, notamment au niveau des coûts de production (0,6-0,8 milliard), d'approvisionnement (0,5-0,6 milliard) et administratifs (0,9-1,1 milliard).

Ces mesures occasionneront cependant des charges de 2,5 milliards. Au niveau des recettes, Nestlé ambitionne une croissance autour de 5% à l'horizon 2020.

En 2018, la direction table sur une croissance organique de 2% à 4% et une amélioration de la marge opérationnelle.

POUR MÉMOIRE:

M&A: Nestlé cherche à recentrer son portefeuille. Selon le CEO, près de 10% des activités seraient touchées, que ce soit via des cessions ou des acquisitions. Les acquisitions doivent correspondre aux régions et aux marchés clés (eau, café, nourriture pour animaux, aliments pour bébés), dégager de bons rendements et "renforcer la position de l'entreprise dans des segments d'alimentation et de boissons à forte croissance".

En décembre, Nestlé a racheté le québécois Atrium Innovations pour 2,3 milliards de dollars afin d'étoffe son portefeuille de produits de santé grand public.

Mi-janvier 2018, le groupe a annoncé la vente - longtemps attendue - de ses activités de confiserie aux Etats-Unis. Le repreneur de ce segment, qui a généré près de 900 millions de dollars en 2016, est l'italien Ferrero. La transaction devrait faire affluer dans les caisses de Nestlé 2,8 milliards de dollars en espèces.

La multinationale a acquis récemment une participation majoritaire dans l'équatorien Terrafertil, spécialisé dans les aliments naturels et bio.

RACHAT D'ACTIONS: l'été dernier, Nestlé a annoncé un programme de rachat d'actions pour 20 milliards de francs suisses d'ici juin 2020. A l'origine, le groupe voulait concentrer le gros du programme sur la deuxième partie de la période, mais lors de la journée des investisseurs, la direction a indiqué que le rachat serait réparti de manière égale sur les trois années. Au 6 février, quelque 50 millions de titres avaient été rachetés pour un total de 4,2 milliards.

L'ORÉAL: le pacte d'actionnaires qui lie la famille Bettencourt à Nestlé au sujet de la participation de 23,2% que détient le géant suisse dans le groupe de cosmétiques français est arrivé à échéance en mars. Il prévoyait qu'en cas de décès de l'héritière Liliane Bettencourt - disparue en septembre 2017 - une période de blocage de six mois empêchait les deux parties d'augmenter leur participation dans L'Oréal.

En février, Nestlé a affirmé ne pas vouloir relever sa participation, mais le groupe est cependant libre de vendre son paquet d'actions, ce que certains investisseurs réclament de vive voix.

COURS DE L'ACTION: le titre Nestlé a affiché depuis le début de l'année la plus faible évolution parmi les valeurs vedettes. Mardi midi, l'action s'affichait à 74,72 francs suisses, en repli de 11% comparé à fin 2017. Le SMI a pour sa part reculé de 6,7% sur la même période.

site web: www.nestle.com

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