Le groupe agroalimentaire suisse a enregistré au premier trimestre une croissance organique de 2,3% contre 3,9% un an plus tôt. Ce résultat, conforme aux attentes des analystes interrogés par Reuters, est aussi dû à des effets de calendrier, le premier trimestre de 2016, année bissextile, ayant comporté un jour de plus et une Pâques plus précoce, a souligné Nestlé.

"La comparaison avec une année bissextile et d'autres effets saisonniers ont rendu le début de cette année particulièrement difficile", a déclaré l'administrateur délégué, Mark Schneider, cité dans un communiqué. "Nous confirmons nos prévisions 2017 et avons fait de bons progrès dans nos projets de croissance et d'efficacité visant à positionner notre entreprise pour une création de valeur améliorée."

Le titre prenait 0,66% à 75,7 francs en Bourse de Zurich à 08h30 GMT, de loin le principal contributeur à la hausse de l'indice sectoriel européen de l'alimentation et de la boisson, lui-même en progression de 0,32% au même moment.

Le secteur agroalimentaire est confronté aux changements de comportements des consommateurs, de plus en plus attentifs à leur santé, ce qui les amène à privilégier les produits frais au détriment des produits conditionnés et à réclamer une nourriture moins salée, sucrée et grasse.

La croissance des volumes de ventes de Nestlé a ralenti à 1,3% sur les trois premiers mois de 2017, contre 3,0% en 2016, en raison du manque de dynamisme de la Chine et de l'Amérique du Nord, tandis que les prix ont progressé de 1,0% après 0,9% il y a un an.

ESPOIR D'AMÉLIORATION SUR LES PRIX

Les ventes organiques de confiserie se sont contractées de 2,9% en raison d'une fête de Pâques plus tardive et d'une moindre demande pour les produits chocolatés alors que les ventes de boissons de la marque Yinlu ont pesé sur la performance globale en Chine.

Le groupe de Vevey a souligné que l'évolution des prix était restée négative en Europe occidentale même s'il a relevé une tendance à l'amélioration.

Les ventes mondiales ont atteint 21,0 milliards de francs (19,6 milliards d'euros), après 20,9 milliards un an plus tôt, ce qui est légèrement inférieur au consensus Reuters de 21,2 milliards.

Nestlé a confirmé les objectifs annuels fournis en février d'une croissance organique de 2% à 4%, d'une stabilité de la marge opérationnelle courante à taux de change constants et d'une hausse du bénéfice récurrent par action à taux de change constants.

Même s'ils relèvent que cette croissance organique au premier trimestre est la plus faible enregistrée par Nestlé depuis plus de 10 ans, les analystes s'attendent à voir le groupe suisse redresser la tête.

Jon Cox, de Kepler Cheuvreux, perçoit une amélioration en Europe et en Asie tandis que pour Andreas von Arx, de Helvea Baader, l'évolution des prix constitue une bonne nouvelle.

(Bertrand Boucey pour le service français)

par Silke Koltrowitz