Zurich (awp) - Le Ministère public fribourgeois a rendu une ordonnance de suspension contre inconnu dans l'affaire de la demi-tonne de cocaïne retrouvée début mai 2022 dans les locaux de Nespresso à Romont.

L'enquête n'a pas permis de déterminer où, quand et comment la cocaïne - pure à 88% et d'une valeur estimée à plus de 50 millions de francs suisses - avait été introduite dans des sacs en jute contenant du café, avant leur chargement dans un container maritime. En provenance de Santos (Brésil), ce dernier avait transité par Anvers (Belgique), avant d'être acheminé en train jusqu'à Romont le 30 avril, en attente d'être déchargé deux jours plus tard.

Les investigations ont révélé que la drogue n'était pas destinée à l'entreprise, et que c'est à son insu que celle-ci avait été introduite dans le chargement. "Très vraisemblablement, la drogue aurait dû être déchargée entre Anvers et Romont mais cette opération n'avait pas pu être réalisée pour un motif ignoré", pouvait-on lire jeudi dans un communiqué du parquet fribourgeois.

L'identification des personnes impliquées étant restée sans résultat, le procureur Philippe Barboni a rendu une ordonnance de suspension contre inconnu en date du 19 juillet. La procédure pourrait toutefois être reprise "en cas de faits nouveaux", et des investigations sont toujours en cours sous la compétence des autorités judiciaires brésiliennes.

Dans les colonnes de La Liberté, le magistrat fribourgeois a précisé que plusieurs personnes avaient été entendues dans le cadre de l'enquête, mais qu'aucun élément n'avait permis de démontrer une quelconque implication du personnel de Nespresso dans un trafic de stupéfiants.

Il n'a été procédé à aucune mise en détention. "Selon l'expérience des autorités belges et néerlandaises, la drogue disparaît généralement à Anvers, après avoir été déchargée au port", a signalé Philippe Barboni, selon qui les trafiquants usent de la corruption pour s'assurer des complicités sur place.

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