New York (awp/afp) - Le groupe agroalimentaire américain Mondelez, propriétaire entre autres des biscuits Lu et Oreo et des chocolats Côte d'Or, a enregistré une baisse plus importante que prévu de ses ventes en 2016, rognées par le dollar fort.

Le chiffre d'affaires annuel a plongé de 12,5% à 25,92 milliards de dollars pour un bénéfice net de 1,66 milliard, en chute de 77,2% sur un an. Les analystes tablaient sur des ventes aux alentours de 26,11 milliards.

Au quatrième trimestre, période reflétant la santé de l'activité récente, les revenus ont diminué de 8,1% sur un an à 6,77 milliards de dollars pour un résultat net de 93 millions. Mondelez avait accusé une perte nette de 726 millions de dollars au quatrième trimestre 2015.

Ces résultats se traduisent par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, de 1,94 dollar sur l'année, conforme aux attentes, et de 0,47 dollar lors du dernier trimestre, soit 1 cent de moins que les anticipations des marchés.

Le groupe, qui est sous pression de l'investisseur activiste américain Bill Ackman, explique avoir souffert des variations de change défavorables.

En Europe, premier contributeur aux résultats, le chiffre d'affaires annuel a dévissé de 16,4% à 9,75 milliards de dollars, principalement à cause de l'effondrement de la livre britannique qui a suivi le Brexit.

Mondelez a essayé de compenser le manque à gagner en augmentant les prix de ses produits mais ceci n'a apparemment pas suffi.

L'érosion des ventes a également été importante en Amérique latine (-32% à 3,39 milliards de dollars), alors que le recul est marginal en Asie/Moyen-Orient/Afrique (-3,1% à 5,82 milliards) et en Amérique du nord (-0,2% à 6,96 milliards).

- Taxes -

Dans cette région qui couvre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique existent des incertitudes quant à l'avenir de l'accord de libre-échange associant les trois pays. Donald Trump, le nouveau président américain, a promis de le renégocier et menacé d'imposer des taxes allant jusqu'à 35% sur les importations mexicaines.

De nouvelles taxes devraient avoir un impact sur les ventes de Mondelez qui a des usines au Mexique, affirment les analystes.

Mardi, la PDG Irene Rosenfeld a prévenu que l'activité du groupe était entourée d'"incertitudes économiques" et pouvait connaître des "perturbations importantes".

Mondelez, présent dans 165 pays à travers le monde, était devenu la cible de M. Trump pendant la campagne électorale américaine parce que le groupe venait d'annoncer des projets d'agrandissement et de rénovation de son usine mexicaine de fabrication des biscuits Oreo.

Malgré la suppression de 600 emplois à Chicago, Mme Rosenfeld avait assuré que les biscuits Oreo vendus aux Etats-Unis continueraient d'être fabriqués sur le sol américain.

En attendant d'être fixé sur les projets de l'administration Trump, Mondelez indique que son chiffre d'affaires devrait croître en 2017 "d'au moins 1%" à taux de changes et périmètre constants.

Mondelez pourrait par ailleurs faire dans les prochains mois, selon les analystes, l'objet d'une OPA de son rival Kraft Heinz, après avoir renoncé en août à acquérir le chocolatier américain Hershey. Ce dernier produit les chocolats KitKat aux Etats-Unis pour Nestlé.

A Wall Street, le titre bougeait peu dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance: il gagnait 0,07% à 43,96 dollars vers 23H00 GMT.

afp/rp