Londres (awp/afp) - La banque britannique RBS a publié vendredi un bénéfice net en recul de 12,5% à cause d'une forte pression concurrentielle et d'incertitudes liées au Brexit qui devraient durer.

Le groupe, dont le capital est détenu en majorité par les pouvoirs publics, a dévoilé dans un communiqué un bénéfice net de 707 millions de livres (819 millions d'euros) au cours des trois premiers mois de l'année.

Cette baisse marquée des profits s'explique par une activité morose en ce début d'année, avec un repli de 8% de son revenu à 3,04 milliards de livres.

RBS explique évoluer sur un marché très concurrentiel qui frappe d'abord la banque de détail, le coeur de métier du groupe. C'est le cas en particulier sur le segment des prêts immobiliers où les grands acteurs financiers jouent des coude pour conquérir des clients.

L'activité est également à la peine dans la banque d'investissement, connu sous le nom de NatWest Markets - qui représente toutefois moins de 10% du chiffre d'affaires - et a été pénalisée par un relatif calme sur les marchés financiers ces derniers mois.

RBS insiste par ailleurs surtout sur les conséquences du Brexit, dont la date a été reportée à octobre, ce qui entretient d'autant une incertitude redoutée des milieux d'affaires et qui les poussent à la prudence. Elle peut en outre nourrir une certaine frilosité chez les consommateurs au moment d'engager des dépenses, ce qui in fine entraîne un ralentissement progressif de la croissance.

Poids sur l'économie

La banque prévient par conséquent qu'elle aura du mal à faire croître son activité dans les prochains mois.

"Nous reconnaissons que l'impact en cours de l'incertitude du Brexit sur l'économie, et le retard qu'elle occasionne dans les décisions de recours à l'emprunt des entreprises, va probablement rendre difficile une croissance du revenu à court terme", explique RBS.

Le groupe s'est déjà inquiété des dégâts du Brexit, notamment en fin d'année dernière, ce qui ne l'avait pas empêché de doubler son bénéfice net en 2018, confirmant alors sa meilleure forme après une traversée du désert depuis la crise de 2008 quand il avait été sauvé par l'Etat britannique.

Ces résultats du premier trimestre sont publiés au lendemain de l'annonce surprise de la démission du directeur général Ross McEwan, en poste depuis 2013 et l'un des artisans du redressement de la banque.

Ce dernier a estimé que les résultats du jour étaient "solides dans un contexte hautement incertain et concurrentiel".

"Nous continuons à aider nos clients face (au flou) du Brexit pendant que nous investissons et innovons dans les services numériques pour répondre rapidement aux nouveaux besoins de notre clientèle", complète-t-il.

afp/fr