PARIS, 22 septembre (Reuters) - Huit Français sur dix s'inquiètent de la présence éventuelle d'OGM dans leur alimentation selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France réalisé après la publication d'une étude sur la nocivité présumée de ces organismes génétiquement modifiés.

Les Français sont 79% à se dire "très inquiets" ou "plutôt inquiets", soit 11% de plus que lors du dernier sondage réalisé en décembre 2011 et 6% de plus que lors de la première mesure effectuée en 2000 par l'institut (73%).

Les jeunes de moins de 35 ans, bien que majoritairement inquiets (71%), le sont un peu moins que leurs aînés (83%).

L'Ifop souligne qu'on ne constate pas de différence entre les réponses des femmes et des hommes, "alors que ces derniers sont en général moins sensibilisés et angoissés que les femmes sur les enjeux de santé".

Une étude menée sur un échantillon significatif de 200 rats en France à l'université de Caen suggère que la consommation de maïs OGM de la firme Monsanto provoque des effets dommageables pour la santé, comme des tumeurs mammaires et des troubles organiques des reins et du foie. (voir )

Le biologiste Gilles-Eric Séralini et ses collègues ont nourri des rats à l'aide de NK603, une variété de maïs génétiquement modifié et rendu résistant à l'herbicide Roundup, et les ont abreuvés d'eau contenant ce même herbicide à des taux autorisés aux Etats-Unis.

La méthodologie de cette étude a été mise en doute par de nombreux scientifiques, mais le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a dit avoir demandé une vérification rapide de sa validité.

"Si les résultats sont concluants, (le ministre de l'Agriculture) Stéphane Le Foll défendra au niveau européen l'interdiction de ces OGM", a-t-il déclaré.

La Commission européenne a chargé l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) d'évaluer ces résultats mais Gilles-Eric Séralini a mis en cause jeudi l'honnêteté de l'EFSA et réclamé une expertise indépendante.

Les OGM sont interdits dans les champs français depuis 2008 mais, importés d'Amérique Latine ou des Etats-Unis, ils représentent une part significative dans l'alimentation de près de 80% des élevages, selon les professionnels du secteur. (voir )

Le sondage a été effectué par téléphone du 21 au 22 septembre auprès d'une échantillon de 953 personnes représentatif de de la population française âgée de 18 ans et plus. (voir )

(Yves Clarisse)