Zurich (awp) - Le producteur de modules solaires Meyer Burger a enregistré un bond des recettes sur les six premiers mois de l'année. Malgré tout, le semestre s'est terminé dans le rouge. La perte nette s'est aggravée, totalisant désormais 64,8 millions, contre 41 millions un an plus tôt.

La perte opérationnelle (Ebit) s'est creusée à 56,1 millions, après 32,7 millions un an plus tôt. Alors que la société a mis en service de nouvelles lignes de production, les charges de personnel ont bondi de 42,2% tandis que les coûts opérationnels ont presque doublé à 31,2 millions.

En raison de la baisse des prix des modules solaires, Meyer Burger a dû ramener ses tarifs au niveau du marché. En outre, des dépréciations exceptionnelles de 13,0 millions ont eu lieu, détaille le groupe pour expliquer cette contre-performance.

Les ventes se sont envolées de 70,8% sur un an sur les six premiers mois de l'année, totalisant 96,9 millions de francs suisses, restant néanmoins en dessous des prévisions du consensus AWP, établi à près de 130 millions.

D'une manière rapide et inattendue, la situation a changé en Europe, empêchant de poursuivre l'expansion. Ainsi, les fournisseurs chinois ont stocké 85 gigawatts de modules solaires dans les ports européens à la fin de l'année dernière, soit plus du double de la quantité d'installations photovoltaïques construites en Europe en 2022. Les prix des modules produits en Europe vont donc inévitablement s'effondrer si le marché n'est pas régulé, a expliqué le directeur.

Pour autant, l'entreprise "ne remet pas en question l'existence des sites européens", a déclaré le chef du groupe à AWP. L'entreprise ne prévoit ni de réduire ses effectifs ni de démanteler ses sites de production en Allemagne et en Suisse.

Accent sur les Etats-Unis

Comparé à l'Europe, la situation est plus avantageuse aux Etats-Unis, grâce à la loi Inflation Reduction Act et à d'autres systèmes d'incitation pour produire au sein du pays. L'entreprise bernoise peut se démarquer de la concurrence sur place grâce à sa technologie à haut rendement et à l'accent mis sur les modules et les cellules solaires.

Les contrats d'achat à long terme et à prix fixes rendent les activités plus sûres. "Nous tablons sur une rentabilité élevée aux Etats-Unis dès que nos usines auront démarré, c'est-à-dire à partir de 2025", a déclaré M. Erfurt. Selon l'évolution des conditions du marché en Europe, il se peut que Meyer Burger atteigne toutefois les chiffres noirs avant cette date.

Meyer Burger veut continuer de mettre l'accent sur les Etats-Unis. La visibilité limitée quant à l'évolution des prix des modules solaires en Europe en raison de l'offre excédentaire venue de Chine rend les prévisions difficiles, ce pour quoi aucune prévision chiffrée n'est fournie pour l'Ebitda.

Vers 10h40, Meyer Burger lâchait 3,7% à 42,88 centimes, dans SPI en baisse de 0,54%.

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