Trois mois après avoir vu 120 milliards de dollars de capitalisation partir en fumée, dans le sillage de son avertissement sur sa croissance, Facebook a rassuré hier soir les investisseurs sur ses perspectives. En conséquence, l’action du numéro un mondial des réseaux sociaux affiche l’une des plus fortes progressions du S&P 500, avec un gain de 4,04% à 152,12 dollars. A l’occasion de la conférence téléphonique qui a suivi ses résultats trimestriels, son directeur financier, David M. Wehner, a indiqué que la pression sur la marge se réduirait à partir de 2019.

" 2019 sera une grande année d'investissement ", a-t-il déclaré avant de préciser que l'impact sur la marge se " modèrerait à partir de là ". Comme attendu par les analystes, Facebook prévoit une hausse de ses dépenses opérationnelles comprise entre 40% et 50% l'année prochaine.

Répercussions du scandale Cambridge Analytica à propos de l'utilisation des données personnelles de plusieurs dizaines de millions de personnes, sans leur consentement, le groupe accroitre fortement ses dépenses pour protéger la vie privée de ses utilisateurs, la sécurité du réseau… Sa croissance ralentissant également, ses marges subissent un effet de ciseau défavorable.

Pour JPMorgan, ces commentaires de la direction devraient insuffler une plus grande confiance à Wall Street dans une réaccélération de la croissance du bénéfice par action en 2020.

Autre bonne nouvelle, les résultats de Facebook ont dépassé les espérances des investisseurs au troisième trimestre en dépit du ralentissement de sa croissance. Le numéro un mondial des réseaux sociaux a réalisé un bénéfice net en hausse de 9% à 5,14 milliards de dollars, soit 1,76 dollar par action. Le consensus Refinitiv était bien inférieur, à 1,48 dollar par action.

Le chiffre d'affaires de Facebook a progressé de 33% à 13,727 milliards de dollars, dont 13,54 milliards de dollars (+33%) pour les ventes publicitaires. Le consensus Reuters pour les revenus du groupe était légèrement plus élevé à 13,78 milliards. L'activité du groupe a ralenti par rapport au deuxième trimestre, où elle avait progressé de 42% au niveau global.

Au total, le groupe comptait 2,27 milliards d'utilisateurs mensuels à la fin du troisième trimestre, en progression de 10%, contre +11% au trimestre précédent. Wall Street était un peu plus optimiste : 2,29 milliards. Le nombre d'utilisateurs quotidiens est pour sa part ressorti à 1,49 milliard, également en hausse de 9%, contre +11% au deuxième trimestre.