Zurich (awp) - Englué dans les chiffres rouges, Meier Tobler prend des mesures. Le spécialiste des techniques du bâtiment met un terme aux activités de son unité Keramikland, spécialisée dans les salles de bains. La fermeture des sites de Huttwil, Cham, Coire et Zurich entraînera la suppression de 46 emplois.

Dans un communiqué diffusé vendredi, Meier Tobler explique l'abandon de l'activité d'équipements pour salles de bains par sa contribution négative à la performance du groupe et sa volonté de se recentrer sur son coeur de métier des techniques du bâtiment. Le groupe a vu sa perte nette s'accentuer sur les six premiers mois de 2018, l'intégration de Tobler ayant freiné la marche des affaires plus fortement qu'attendu.

Meier Tobler assure qu'il continuera à honorer ses engagements envers les collaborateurs, les clients, les fournisseurs et les partenaires en affaires de Keramikland. Une procédure de consultation du personnel a été ouverte et le groupe établi à Nebikon, dans le canton de Lucerne, fait part de sa volonté d'assumer sa responsabilité sociale dans le cadre des suppressions d'emplois prévues.

La mesure entraînera une charge devant peser entre 1 et 5 millions de francs suisses sur le bénéfice net de l'exercice en cours, alors qu'elle devrait contribuer favorablement à la performance du groupe à compter de l'an prochain. Meier Tobler, qui emploie quelque 1300 collaborateurs, escompte par ailleurs pouvoir réduire son endettement de 10 millions de francs suisses à la faveur de la vente des surfaces immobilières occupées par Keramikland.

Démarrage difficile pour le groupe fusionné

A la lumière de la décision, le chiffre d'affaires pour l'ensemble de 2018 devrait reculer entre 4,5 et 6% au regard de 2017 et l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) se situer entre 25 et 28 millions de francs suisses. L'an dernier, le groupe issu de la fusion des entreprises Walter Meier et Tobler Haustechnik a affiché des revenus de 482,3 millions de francs suisses, un Ebitda de 35,8 millions et une perte nette de 3,1 millions.

Après avoir creusé sa perte nette semestrielle à 7,3 millions de francs suisses, contre un débours de 3,1 millions douze mois auparavant, Meier Tobler s'estime en mesure d'accroître significativement ses résultats l'an prochain, à la faveur de synergies et réductions de coûts. Pour autant que le chiffre d'affaires se stabilise comme attendu.

Le groupe a souffert de problèmes de démarrage après la fusion des deux entités qui le composent. Son directeur général, Martin Kaufmann, avait reconnu fin septembre que des charges consécutives à l'intégration des deux entreprises avaient été sous-estimée. De plus, Meier Tobler a souffert d'un taux inattendu de rotation du personnel. Ces facteurs ont absorbé d'importances ressources en interne.

En présentent ses résultats semestriels à fin août, Meier Tobler avait annoncé la démission de trois membres de sa direction générale, dont le chef des finances Andreas Ronchetti, auquel Matthias Ryser a succédé. Les analystes avaient alors relevé que la fusion, comme il apparaît dans de nombreux cas, ne fonctionnait pas conformément aux attentes.

Investisseurs dans le doute

Corollaire des difficultés de Meier Tobler et de la dégringolade du titre intervenue ces derniers mois, le principal actionnaire, son homologue britannique Ferguson, a annoncé début octobre passer un correctif de valeur sur sa participation de 40% détenue dans le groupe lucernois. La valeur comptable de cette dernière a été élaguée à 31 millions de dollars, contre 153 millions jusqu'alors.

Les informations délivrées par Meier Tobler n'ont visiblement pas rassuré les investisseurs. Après un gros quart d'heure de négoce à la Bourse suisse, le titre chutait de 1,9% à 17,20 francs suisses, alors que l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) lâchait dans le même temps 0,91%.

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