par Lisa Baertlein

Le leader mondial de la restauration rapide a également fait état de ventes inférieures aux attentes en décembre dans ses restaurants américains et européens ouverts depuis plus d'un an, en raison des intempéries, et d'un bénéfice conforme au consensus pour le quatrième trimestre.

La flambée des prix de l'alimentation dans le monde devrait renchérir les coûts du groupe de 2 à 2,5% aux Etats-Unis et de 3,5 à 4,5% en Europe.

Selon son directeur financier Pete Bensen, McDonald's "relèvera ses prix là où cela a du sens" pour compenser une partie, et non la totalité, de ses hausses de coûts.

Face à une clientèle très sensible à ses dépenses alimentaires, le groupe américain fera attention à ne pas décourager les consommateurs avec des prix trop élevés, a assuré Pete Bensen.

La chaîne a rehaussé ses prix en Chine l'an dernier pour parer à un pic du cours des matières premières, et a également relevé ses tarifs en Grande-Bretagne pour contrebalancer une augmentation de la TVA au 1er janvier.

"Ils vont certainement tenter de répercuter ces coûts (des matières premières alimentaires) plus élevés", juge Peter Jankovskis, co-responsable des investissements chez OakBrook Investments, qui possède des titres McDonald's.

"Ils vont s'y prendre de deux manières. Ils sont suffisamment gros pour faire pression sur leurs fournisseurs et ils vont aussi essayer d'en répercuter une partie sur les consommateurs, via des hausses de prix directes ou des changements dans la taille des portions."

VENTES DÉCEVANTES EN DÉCEMBRE

McDonald's livre habituellement des performances robustes en période d'inflation. Selon une note de John Ivankoe, analyste chez JPMorgan, à ses clients, le groupe est "le plus insensible aux matières premières" du point de vue du bénéfice par action (BPA).

L'enseigne aux grands "M" jaunes devrait miser sur des restaurants rénovés, sur des menus à haute valeur ajoutée et sur de nouvelles recettes pour tenter de grignoter la part de marché du numéro deux de la restauration rapide, Burger King, qui a été récemment retiré de la cote après son rachat par 3G Capital.

Néanmoins, les solides résultats du numéro un mondial en 2010, dopés par de nouveaux produits dont des boissons, devraient lui offrir une base de comparaison très élevée pour 2011 et pourraient freiner la progression du BPA.

A Wall Street, l'action McDonald's prenait 0,39% à 75,31 dollars vers 18h10 GMT, malgré des ventes jugées décevantes en Europe et aux Etats-Unis en décembre.

Les ventes de ses enseignes ouvertes depuis au moins 13 mois ont augmenté de 3,7% le mois dernier. Elles ont progressé de 2,6% aux Etats-Unis et de 8,9% dans la zone Asie-Pacifique, Moyen-Orient et Afrique (APMEA), contre un recul de 0,5% en Europe.

Selon Mark Kalinowski, analyste chez Janney Capital Markets, les investisseurs attendaient un chiffre d'affaires à restaurants comparables en hausse de 3,9% sur le marché américain, de 3,4% sur le marché européen, et de 5,7% sur la zone APMEA.

L'Europe contribue à hauteur de 40% du chiffre d'affaires du groupe et les Etats-Unis 35%.

Pour janvier, McDonald's anticipe une hausse de ses ventes mondiales à restaurants comparables comprise entre 4 et 5%.

Le bénéfice net au quatrième trimestre ressort à 1,24 milliard de dollars (912 millions d'euros), soit 1,16 dollar par action, un chiffre conforme au consensus des analystes établi par Thomson Reuters I/B/E/S.

Un an plus tôt, le bénéfice net s'était établi à 1,22 milliard de dollars et 1,11 dollar par action.

Le chiffre d'affaires total, incluant les ventes des restaurants du groupe, les redevances des franchisés et d'autres recettes, ont augmenté de 4% à 6,21 milliards de dollars, au-delà des 6,20 milliards de dollars attendus.

Avec Ben Klayman, Jean Décotte pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat