par Olivier Guillemain

PARIS, 31 janvier (Reuters) - David Beckham, nouvelle recrue du Paris Saint-Germain, est à 37 ans un joueur au crépuscule de sa carrière. Mais c'est surtout un nom, une marque internationale et un footballeur au toucher de balle et au professionnalisme remarquables.

Après Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva, voici une nouvelle star séduite par le projet parisien. Mais si les deux premiers étaient des choix sportif en même temps que médiatique, David Beckham dépasse largement, par sa notoriété, le seul monde du football.

En plus d'un palmarès imposant, le milieu de terrain anglais est une icône de la mode, l'époux de Victoria, ancienne Spice Girl avec qui il forme un couple glamour, un ambassadeur de l'Unicef et le propriétaire d'un visage et d'un corps que les publicitaires s'arrachent.

Sa vie a pourtant commencé dans un milieu modeste, dans l'est de Londres, le 2 mai 1975. Le père de celui que l'on surnommera plus tard "Becks" ou le "Spice Boy" est installateur de cuisines; sa mère, coiffeuse.

Habitant non loin de White Hart Lane, le jeune Londonien se passionne dès son plus jeune âge pour le football et, plutôt que de soutenir Tottenham comme tout le monde dans son quartier, tombe amoureux de Manchester United.

Cette profonde affection pour les Red Devils et ses qualités de jeune espoir l'amènent à signer, à 14 ans, son premier contrat avec ce club.

Très vite remarqué pour son talent, sa vision du jeu et surtout sa qualité de passe hors pair, le jeune adolescent aux longues mèches blondes va progresser régulièrement jusqu'à jouer son premier match officiel trois ans plus tard, en avril 1992.

Mais c'est en 1995 qu'il va exploser sous la direction d'Alex Ferguson. Avec l'entraîneur écossais qui l'a lancé, David Beckham va connaître onze saisons dorées, auréolées de six titres de champion d'Angleterre et marquées par une année 1999 fantastique, avec un triplé championnat-Cup-Ligue des champions.

En finale de la C1, David Beckham livre une partition magistrale en distillant deux passes décisives dans les dernières minutes d'une rencontre renversante face au Bayern Munich (2-1).

Chouchou du public anglais, le milieu droit réputé pour ses coups francs et ses centres millimétrés devient logiquement l'année suivante le capitaine de sa sélection. Il le restera jusqu'en juillet 2006, à l'issue de la Coupe du monde.

"UN NOUVEAU DÉFI"

Adulé par le public d'Old Trafford, David Beckham s'en va pourtant en 2003, destination Madrid, à l'issue d'une saison tendue avec Ferguson qui, un jour de défaite, donne un coup de pied de rage dans une chaussure. Elle atterrit sur l'arcade sourcilière de Beckham.

Dans la capitale espagnole, il rejoint les "Galactiques" du Real que sont Luis Figo, Raul ou encore Zinédine Zidane.

Il y reste quatre saisons, remporte un titre de champion, alimente la presse people qui se régale de présumées relations extra-conjugales puis prend tout le monde à contre-pied, en janvier 2007, en annonçant son départ l'été suivant pour les Etats-Unis.

A l'époque, le championnat nord-américain vivote et peine à exister. Attiré par un contrat juteux et par le défi de devenir l'ambassadeur du "soccer" au pays du base-ball et du football américain, David Beckham devient la tête de pont des Los Angeles Galaxy et une publicité vivante pour la Major League Soccer.

On lui reproche alors de préférer l'aspect financier aux valeurs sportives. Pour ses détracteurs, la carrière de David Beckham est terminée. Mais il n'en est rien. En cinq ans, le milieu de terrain va continuer à marquer, à délivrer de nombreuses passes décisives et surtout à surprendre lors de deux "piges" de luxe au Milan AC.

La saison dernière aura toutefois été éprouvante. Il y a d'abord eu son transfert avorté au PSG en janvier puis la déception de ne pas être retenu pour participer, dans le quartier de son enfance, aux JO de Londres.

En annonçant la fin de son aventure américaine en décembre dernier, David Beckham disait vouloir relever "un nouveau défi".

Son nom a circulé dans de nombreuses destinations exotiques telles que l'Australie, mais aussi à Monaco, en Ligue 2, ou dans des clubs anglais. C'est finalement le PSG qui a raflé la mise.

En France, David Beckham fera sans doute vendre des milliers de maillots, se déplacer des milliers de personnes dans les stades, susciter la curiosité, l'animosité ou faire chavirer certains coeurs.

Mais sera-t-il encore, tout simplement, un bon footballeur ? (Edité par Gregory Blachier et Henri-Pierre André)