PARIS - Manuel Valls a imprimé sa marque hier au premier conseil des ministres de son ère, mais son désir de cohérence devra composer avec le pouvoir discordant des fortes personnalités de son équipe et ses propres différences avec François Hollande.

Les 16 ministres du nouveau gouvernement, dont les nouveaux venus Ségolène Royal et François Rebsamen, ont sacrifié au rituel de la photo de famille avant de se déclarer en choeur "soudés", au "combat" et au "travail" devant les journalistes.

Ils seront rejoints par une dizaine de secrétaires d'Etat, nommés mercredi et qui seront conviés deux jeudis par mois à une réunion de l'ensemble du gouvernement.

Le nouveau porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a parlé de "seconde étape" du quinquennat avec un objectif : redonner de la confiance.

PARIS - Manuel Valls a obtenu hier le feu vert du conseil des ministres pour demander la confiance aux députés, une procédure permettant d'éviter un vote sur le seul pacte de responsabilité qui risquait de révéler les failles dans sa majorité.

L'exécutif considère que le discours de politique générale que le nouveau Premier ministre prononcera mardi intégrera les principaux éléments du pacte, une baisse des charges pour les entreprises qui ulcère la gauche du PS, et qu'il ne sera pas nécessaire de procéder à un nouveau vote sur ce dernier.

L'idée est de faire "d'une pierre deux coups" avec le vote de confiance, explique-t-on de sources gouvernementales.

PARIS - Europe Ecologie-Les Verts s'inquiète de l'annonce par la nouvelle ministre de l'Ecologie Ségolène Royal d'une prochaine remise à plat de l'écotaxe qui ressemble, selon le parti écologiste, à un "enterrement de première classe".

Pour EELV, l'écotaxe léguée par Nicolas Sarkozy doit être revue de fond en comble, en particulier le partenariat public-privé attribué à Ecomouv', entreprise gestionnaire qui continue à être rémunérée alors que la taxe est suspendue.

Ségolène Royal a dit pour sa part ne pas comprendre la polémique suscitée par son souhait de remettre à plat l'écotaxe et assure que le gouvernement attendra la remise d'un rapport parlementaire dans quinze jours avant toute décision.

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PARIS - Le travail de nuit doit rester exceptionnel mais les recours des syndicats contre les autorisations préfectorales permettant aux enseignes d'ouvrir le dimanche ne peuvent être suspensifs, a décidé hier le Conseil constitutionnel.

Les "Sages" étaient saisis de deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) déposées par la chaîne de parfumeries Sephora (groupe LVMH), à qui la justice a interdit d'ouvrir son magasin des Champs-Elysées tous les soirs jusqu'à minuit.

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PARIS - L'avenir de SFR est toujours en suspens, sa maison mère Vivendi ayant annoncé hier dans la soirée qu'elle poursuivrait durant le week-end l'examen des offres de reprise présentées par Numericable et son rival Bouygues.

"Les travaux du conseil continuent pendant le week-end", a dit une porte-parole de Vivendi, sans plus de détails.

Les treize membres votants du conseil de surveillance de Vivendi ont commencé à se réunir vendredi en milieu d'après-midi. Ils doivent décider si le groupe scelle un accord définitif avec le câblo-opérateur Numericable dans une transaction de quelque 15 milliards d'euros.

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PARIS - Canal+, filiale de Vivendi, s'est assuré hier la place de premier diffuseur de la Ligue 1 de football de 2016 à 2020 en remportant les deux premiers lots de l'appel d'offres lancé par la Ligue de football professionnel (LFP).

L'ensemble des lots a été attribué, pour la Ligue 1 et la Ligue 2, pour un montant total de 748,5 millions d'euros par saison, contre 607 millions d'euros actuellement.

Ce montant place le football français au niveau du football espagnol, dont les droits s'élèvent à 750 millions par an.

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BRUXELLES - Des manifestants venus de toute l'Europe se sont heurtés à la police hier à Bruxelles à la fin d'un rassemblement organisé à l'appel de la Confédération européenne des syndicats (CES) contre l'austérité et le chômage des jeunes.

Le cortège a rassemblé 40.000 personnes selon la CES, 25.550 selon la police. Celle-ci a souligné que la manifestation s'était déroulée dans l'ensemble sans incidents. Seules des échauffourées ont éclaté lorsque de petits groupes de manifestants ont jeté des pierres contre les forces de l'ordre aux environs du parlement européen puis du siège de la Commission. Trois manifestants et un policier ont été blessés.

Le taux de chômage dans l'UE a atteint 10,6% en février, et 22,9% pour les moins de 25 ans.

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KABOUL - Des millions d'Afghans sont appelés à élire aujourd'hui un nouveau président, partagés entre la crainte des attentats islamistes et l'espoir de tourner une nouvelle page à un moment charnière de l'histoire du pays. Avec le retrait des forces étrangères à la fin de l'année se fermera le long chapitre de l'occupation américaine et des deux mandats d'Hamid Karzaï après la chute des taliban en 2001.

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KIEV - L'Ukraine a entamé des discussions urgentes avec ses voisins d'Europe centrale pour qu'ils lui vendent du gaz afin de contrer le relèvement "politique" des tarifs pratiqués par la Russie, a annoncé hier le Premier ministre Arseni Iatseniouk.

En trois jours, le prix octroyé à Kiev par Moscou a pratiquement doublé, handicapant une économie déjà fragile.

Autre signe des tensions commerciales entre les deux pays, le groupe américain MacDonald's a provisoirement fermé ses trois restaurants en Crimée, la péninsule ukrainienne annexée par la Russie le 21 mars, au coeur de la plus grave crise entre Moscou et l'Occident depuis la Guerre froide. La décision a été saluée par l'ultranationaliste russe Vladimir Jirinovski qui a souhaité que "MacDo" ferme également ses 400 enseignes en Russie.

KIEV - Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk s'engage à mettre en oeuvre d'impopulaires mesures d'austérité, le prix à payer, dit-il dans une interview accordée à l'agence Reuters, pour assurer l'indépendance de l'Ukraine face aux pressions constantes de la Russie.

Agé de 39 ans, Iatseniouk, reconnaît qu'il sera très difficile de revenir sur l'annexion de la Crimée par la Russie, qu'il qualifie de "crime international", mais indique en retour que Kiev ne la reconnaîtra jamais, même en échange d'un rétablissement de bonnes relations avec Moscou.

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ANKARA - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, fort de son bon résultat aux élections municipales de dimanche et avant la présidentielle d'août prochain, a plaidé hier pour une baisse rapide des taux d'intérêt, exclu des élections législatives anticipées et critiqué la levée par la justice du blocage du réseau social Twitter.

Les autorités turques ont levé jeudi l'interdiction qui était en vigueur depuis deux semaines contre Twitter, à la suite d'un arrêt de la Cour constitutionnelle estimant que le blocage de ce réseau social était une atteinte à la liberté d'expression. Un tribunal turc a par ailleurs jugé aujourd'hui que l'interdiction de YouTube était une atteinte aux droits de l'homme et a ordonné son rétablissement en Turquie.

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GENEVE - Des militaires tchadiens ont tué 30 civils et en ont blessé plus de 300 autres lors d'une attaque aveugle samedi dernier sur un marché de Bangui, a déclaré hier le Haut Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme.

Un premier bilan de l'attaque fourni par des responsables locaux et des membres d'organisations humanitaires faisait état de dix tués et de trente blessés.

Les soldats tchadiens forment la colonne vertébrale de la mission militaire mise sur pied par l'Union africaine afin de rétablir le calme, aux côtés des soldats français de la force Sangaris, en République centrafricaine.

Mais les militaires dépêchés par N'Djamena sont accusés de faire cause commune avec des rebelles musulmans de la Séléka responsables d'un coup d'Etat l'an passé et engagés dans une lutte meurtrière avec les milices chrétiennes anti-balaka. Le gouvernement tchadien, dénonçant "une campagne gratuite et malveillante", a annoncé jeudi le retrait de ses troupes déployées en Centrafique, qui a débuté hier.

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PARIS - Quatre ans après la reconnaissance "d'erreurs" commises en 1994 par la France et ses militaires au Rwanda, Christiane Taubira représentera Paris lundi à Kigali lors des commémorations du vingtième anniversaire du génocide des Tutsi.

Le président rwandais Paul Kagame, qui avait invité François Hollande, a été informé dès février du choix fait par la France d'envoyer la ministre de la Justice, indique-t-on à l'Elysée.

Quatre ans après la reconnaissance par l'ex-président Nicolas Sarkozy de "graves erreurs d'appréciation" face au génocide de 1994, plusieurs associations françaises souhaitent qu'elle délivre un message "fort" lors de ce déplacement.

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PERTH, Australie - Les recherches au large de l'Australie pour retrouver le Boeing de la Malaysia Airlines disparu depuis le 8 mars ont pris une nouvelle tournure hier avec le déploiement sous la surface de l'océan Indien d'un détecteur de "boîte noire" de la marine américaine.

Ce détecteur, appelé Towed Pinger Locator, va être tracté par un navire qui sillonnera la zone à l'ouest de l'Australie où, selon les autorités, l'appareil s'est abîmé en mer.

Angus Houston, patron de l'agence australienne coordonnant ces opérations, a souligné l'urgence de procéder à ces recherches des boîtes noires, dont les batteries risquent de prochainement être épuisées.