Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a perdu 0,55% lundi, se montrant prudente face à la hausse des prix du pétrole après l'offensive surprise et massive, débutée samedi, du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël.

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 38,75 points à 7.021,40 points. Vendredi, le CAC 40 avait terminé en hausse de 0,88%, repassant la barre des 7.000 points après trois séances consécutives sous ce seuil.

La séance boursière a été dictée par les mouvements sur le marché du pétrole, où les prix des barils ont pris jusqu'à plus de 5%, avant que les variations s'atténuent.

Vers 16H20 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre gagnait 3,85% à 87,86 dollars et le baril de WTI américain, avec échéance en novembre, 4,06% à 86,15 dollars.

Cette hausse du prix du baril "a une implication sur l'inflation", souligne Nicolas Budin, responsable de la gestion actions en Europe de Myria AM.

Et alors que les investisseurs ont connu deux semaines de crispation autour du niveau des taux d'intérêt, qui risquent fortement de rester élevés pour longtemps, tout élément susceptible d'alimenter de nouvelles pressions inflationnistes est mal accueilli.

"On était dans un débat sur +Est-ce qu'on aura un atterrissage en douceur ou bien difficile, ou même pas d'atterrissage?+" de l'économie et cette hausse des prix du pétrole "peut changer la donne", prévient M. Budin.

Depuis le début de l'attaque du Hamas samedi, plus de 700 Israéliens ont été tués et 2.150 blessés, selon l'armée. Côté palestinien, 560 personnes ont été tuées et 2.900 blessées, selon les autorités locales.

Malheureusement, "ce n'est pas un nouveau conflit", ajoute M. Budin.

Par ailleurs, la semaine sera marquée par la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed) mercredi (18H00 GMT) et la publication jeudi (12H30 GMT) de l'indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis pour septembre, indicateur très surveillé par la Fed dans le cadre de sa politique monétaire destinée à ramener l'inflation à 2%.

Nicolas Budin ajoute qu'"on entre dans la phase de publications des entreprises, avec LVMH demain". Les résultats du géant du luxe pourraient "répondre à des questions qu'on se pose sur la croissance en Chine", note-t-il.

Défense et pétrole recherchés

Les valeurs du secteur de la défense et les pétrolières ont été recherchées lundi, dans le sillage de la guerre entre Israël et le Hamas.

Le groupe de défense et de technologies Thales a gagné 4,69% à 134 euros, Dassault Aviation 4,38% à 181 euros, Safran 0,75% à 145,86 euros.

Quant aux valeurs pétrolières, TotalEnergies a progressé de 1,74% à 61,39 euros, CGG de 4,97% à 0,67 euro et Vallourec de 4,47% à 10,87 euros.

Le voyage fait grise mine

Air France-KLM, qui a annoncé dimanche suspendre la desserte de Tel-Aviv jusqu'à nouvel ordre, a chuté de 8,48% à 11,41 euros. L'annonce d'une grève des contrôleurs aériens et la demande d'annulation de 40% des vols programmés à Paris-Orly vendredi par la Direction générale de l'Aviation civile n'a pas aidé.

L'action Aéroports de Paris a reculé de 2,51% à 104,80 euros.

L'hôtelier Accor a perdu aussi 2,87% à 30,83 euros et Pierre et Vacances 2,14% à 1,19 euros.

Eutelsat dégradé

L'agence de notation S&P Ratings a dégradé la note de solvabilité financière de l'opérateur de satellite Eutelsat à B+, contre BBB- précédemment.

L'action a chuté de 6,89% à 4,73 euros.

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