par Pascale Denis et Astrid Wendlandt

Cette mesure témoigne, aux yeux des analystes, d'une poursuite d'une très forte demande de produits de luxe après un premier semestre déjà brillant.

Le magasin phare des Champs-Elysées, celui de l'avenue Montaigne et celui de la place Saint-Germain-des-Prés fermeront à 18h00 au lieu de 19h00.

"Nous fermons à 18h pour pouvoir reconstituer les stocks avant Noël", a déclaré une vendeuse d'un des magasins Vuitton.

Ces mesures, qui devraient rester en vigueur jusqu'à la fin du mois de novembre, ne concernent pas les magasins situés à l'intérieur du Bon Marché, du Printemps et des Galeries Lafayette.

Interrogé, LVMH s'est refusé à tout commentaire.

Le groupe de luxe a cependant assuré à certains analystes financiers que cette mesure répondait à une très forte demande et non à un problème au niveau de son outil de production.

La marque compte onze usines de fabrication en France. Une nouvelle usine en cours de construction dans la Drôme devrait être opérationnelle au premier semestre 2011 et employer environ 200 personnes.

"C'est un nouvel indicateur de la poursuite d'une très forte demande pour le secteur et d'une dynamique loin d'être cantonnée à la seule Asie émergente ou au rebond des Etats-Unis", commente un analyste.

En Europe, malgré les incertitudes sur l'évolution de la croissance et les effets des plans de rigueur liés à l'explosion de la dette publique, le luxe profite d'une bonne résistance de la demande locale et, surtout, des flux touristiques dopés par la baisse de l'euro.

Louis Vuitton, marque phare du groupe LVMH aux célèbres sacs monogrammés, compte pour plus de la moitié du résultat opérationnel du géant mondial du luxe.

Uniquement vendus dans le réseau de ses magasins, les produits Vuitton ont fait preuve d'une bonne résistance dans la crise et ont profité à plein du rebond de la consommation de luxe au premier semestre.

A la Bourse de Paris, le titre LVMH s'échange à 101 euros, en hausse de 1,1% vers 15h15, surperformant un marché inchangé. A ce niveau de cours, le titre signe une progression de 29% depuis le début de l'année, à comparer à une flambée de 70% pour Hermès et de 36% pour PPR, propriétaire de Gucci.

La valeur se traite sur des multiples de valorisation d'environ 18 fois ses bénéfices estimés pour 2011, contre 16 fois pour la moyenne du secteur hors Hermès.

Edité par Dominique Rodriguez