HERMES : Deminor remet en question les affirmations de LVMH
Le 08 décembre 2010 à 16:05
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Dans une lettre ouverte adressée à Bernard Arnault, le cabinet de conseil aux actionnaires Deminor s'interroge sur les circonstances dans lesquelles LVMH a obtenu 17% d'Hermès, et revient sur une interview accordée au Figaro par le PDG du groupe de luxe. Dans cet entretien, le dirigeant indiquait que son groupe avait fait l'acquisition dans les années 1980 d'un peu plus de 10% du capital d'Hermès. Deminor dit avoir interrogé la société Hermès sur ce point.
« Il s'avère qu'une prise de participation de votre groupe n'apparaît nulle part dans les registres d'Hermès », s'étonne le cabinet. Il se demande si LVMH avait donc eu recours à un mécanisme de portage pour entrer au capital. « Mais alors, quel pouvait être, par ailleurs, l'objectif d'un tel montage, si, comme vous l'indiquiez dans ce même entretien, M. Jean-Louis Dumas était informé de votre présence au capital d'Hermès ? »
Deminor rappelle par ailleurs que Pierre Godé, le vice-président de LVMH, a déclaré quelques jours plus tard dans les colonnes des Echos que LVMH était actionnaire d'Hermès « au début des années 90 » à hauteur de 15% et non de 10%.
Le cabinet de conseil s'interroge par ailleurs sur le processus décisionnel qui a conduit LVMH à investir 1,45 milliard d'euros dans Hermès, et notamment la date à laquelle le conseil d'administration a autorisé une telle décision.
Deminor fait valoir que les actionnaires qui ont vendu des titres LVMH entre le 1er septembre et le 25 octobre ne l'auraient pas fait s'ils avaient eu connaissance de l'information selon laquelle LVMH disposait d'une plus-value potentielle de près de 2 milliards d'euros correspondant au dénouement en actions des contrats d'equity swap.
Enfin, le cabinet souligne que sur cette période, le titre LVMH a été particulièrement recherché, puisqu'il s'est apprécié de 22% alors que l'indice CAC 40 n'augmentait que de 6%.
LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton SE est le leader mondial des produits de luxe. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- articles de mode et de maroquinerie (48,9%) : marques Louis Vuitton, Kenzo, Celine, Fendi, Marc Jacobs, Givenchy, etc. ;
- montres et bijoux (12,7%) : marques Bulgari, TAG Heuer, Zenith, Hublot, Chaumet, Fred, Tiffany, etc. ;
- parfums et produits cosmétiques (9,6%) : parfums (marques Christian Dior, Guerlain, Loewe, Kenzo, etc.), produits de maquillage (Make Up For Ever, Guerlain, Acqua di Parma, etc.), etc. ;
- vins et spiritueux (7,7%) : champagnes (marques Moët & Chandon, Mercier, Veuve Clicquot Ponsardin, Dom Pérignon, etc. ; n° 1 mondial), vins (Cape Mentelle, Château D'Yquem, etc.), cognacs (notamment Hennessy ; n° 1 mondial), whisky (notamment Glenmorangie), etc.
Le solde du CA (21%) concerne essentiellement une activité de distribution sélective assurée au travers des chaînes Sephora, DFS et des grands magasins Le Bon Marché et La Samaritaine.
A fin 2023, la commercialisation des produits est assurée au travers d'un réseau de 6 097 magasins dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (7,9%), Europe (16,4%), Japon (7,3%), Asie (30,8%), Etats-Unis (25,3%) et autres (12,3%).