BERLIN (dpa-AFX) - Les responsables du conflit ferroviaire qui dure depuis des semaines et qui se traduit par de nombreuses grèves reçoivent de plus en plus de vents contraires de la part des politiques. Ce qui se passe notamment à la Deutsche Bahn et en partie à la Lufthansa "dépasse désormais la limite de ce qui est admissible et approprié, même dans le cadre d'un conflit tarifaire global", a déclaré mardi à Berlin le président de la CDU, Friedrich Merz. Il a surtout critiqué le chef du syndicat Claus Weselsky. "Monsieur Weselsky engage désormais la responsabilité de toute l'économie nationale pour son combat personnel contre la Deutsche Bahn".

Merz a souligné : "Lorsque ces grèves seront terminées, nous devrons réfléchir à la manière d'éviter à l'avenir de tels excès de grève. L'économie de la République fédérale d'Allemagne est un bien à protéger au moins aussi précieux que le droit de grève des syndicats". Selon lui, il faut ici procéder à de nouveaux arbitrages. Il est d'avis depuis de nombreuses années que l'on devrait avoir une médiation plus contraignante, au moins pour les infrastructures critiques, avant d'en arriver à de telles grèves.

Le chef du groupe CSU, Alexander Dobrindt, a parlé d'une "querelle personnelle" entre certains participants au conflit sur les tarifs. "C'est quelque chose qui agace désormais tout le monde", a-t-il déclaré. "La première mesure nécessaire, qui pourrait éventuellement aider, est de remplacer purement et simplement les négociateurs". Par la suite, on pourrait réfléchir à des médiations obligatoires et à des délais fixes avant et entre de nouvelles grèves.

Pendant ce temps, l'aile sociale de la CDU a appelé les politiciens de son propre parti à faire preuve de retenue dans les conflits sociaux. "Celui qui met la hache dans le droit de grève met en danger la paix sociale et fait le jeu des ennemis de la démocratie", a mis en garde Christian Bäumler, vice-président fédéral de la Christlich-Demokratische Arbeitnehmerschaft (CDA). Le droit de grève est un élément indispensable d'une société libérale.

Le président du groupe parlementaire du FDP, Christian Dürr, a également critiqué Weselsky : "Le chef du GDL va au-delà de l'objectif". Il faudra probablement se poser la question d'une modernisation du droit de grève. Cela vaut en particulier pour le domaine des infrastructures critiques. "Il est inadmissible qu'un seul président de syndicat tienne le pays en haleine de la sorte, provoque des millions de dommages économiques et surtout des dommages personnels pour des millions de familles en Allemagne. Je demande à M. Weselsky de renoncer à cette tactique."/sk/DP/jha