Le titre Lockheed Martin s'adjuge 0,77% à 163,67 dollars, en ligne avec le marché, malgré des déclarations du nouveau président du Conseil italien Matteo Renzi. Particulièrement attendu, ce dernier a pris les rênes d'un pays dans une situation économique pour le moins compliquée et entend réduire très significativement les dépenses publiques. Un dessein qui, dans son esprit, pourrait notamment passer par une révision à la baisse de la commande de 90 F-35 conçus par le groupe américain d'aéronautique et de défense pour moderniser la flotte aérienne transalpine.

Dirigé depuis le début de l'année par Marilly Hewson, ci-devant directrice générale, Lockheed Martin pourrait aussi voir la marine américaine revoir ses prétentions initiales à la baisse. D'après un responsable du ministère de la Défense qui s'est exprimé la semaine passée sous couvert d'anonymat, celle-ci ne devrait en effet commander que 36 exemplaires du chasseur furtif de Lockheed Martin, contre 69 prévus originellement.

De quoi, peut-être, amener une réévaluation à la baisse des perspectives annuelles du conglomérat, qui table sur un bénéfice net par action compris entre 10,25 et 10,55 dollars, contre 10,29 dollars attendus par le consensus. Il anticipe en outre un chiffre d'affaires de 45,5 milliards de dollars, là encore au-dessus des prévisions de Wall Street qui cible de son côté 44,2 milliards.

Les restrictions budgétaires "en série" dans le secteur de la Défense sont en tous les cas un sérieux motif d'inquiétude pour Lockheed Martin, qui a licencié plus de 30 000 personnes dans le monde depuis 2008 et a annoncé en fin d'année dernière la suppression de 4 000 autres postes ainsi que la fermeture de quatre de ses sites américains. Marilly Hewson devra-t-elle se résoudre à poursuivre cette politique ?

(G.D)