New York (awp/afp) - Les groupes américains Lockheed Martin et Raytheon Technologies commencent à profiter de la hausse des budgets accordés à la Défense avec la guerre en Ukraine mais ont prévenu que leur production resterait limitée à court terme par les problèmes d'approvisionnement et de main d'oeuvre.

Lockheed a ainsi reçu pour environ 1,5 milliard de dollars de commandes pour sa division missiles, "ce qui reflète une demande croissante pour regonfler les stocks américains et renforcer la sécurité dans le monde", a déclaré le directeur financier Jay Malave lors d'une conférence téléphonique.

Les premières commandes devraient être livrées cette année puis en 2024.

De façon plus générale, le conflit entre la Russie et l'Ukraine a fait grimper les budgets consacrés à la Défense, à l'instar de la hausse de 10% des fonds accordés au Pentagone pour l'année fiscale 2023, a souligné le PDG Jim Taiclet.

"Nous considérons cette évolution budgétaire comme positive pour l'avenir et nous nous attendons actuellement à ce que la croissance se matérialise à plus long terme à partir de 2024", a affirmé M. Taiclet.

Le directeur des opérations du groupe d'aéronautique et de défense Raytheon Technologies, qui dévoilait aussi ses résultats mardi, a partagé un constat similaire.

"Du côté des activités de défense, notre carnet de commandes devrait continuer à croître en raison de l'intensification et de la complexité croissante des menaces", a indiqué Christopher Calio lors d'une conférence téléphonique en mentionnant les budgets de la Défense aux Etats-Unis mais aussi en Europe et au Japon.

Le groupe a ainsi annoncé avoir reçu une commande de 698 millions de dollars pour des systèmes de missiles sol-air destinés à l'Ukraine.

Raytheon s'attend toutefois à ce que sa chaîne d'approvisionnement reste perturbée jusqu'en 2024, ce qui devrait limiter pendant encore un temps ses capacités à produire.

Stagnation des revenus en 2023

Pour l'année en cours, Lockheed anticipe un chiffre d'affaires compris entre 65 et 66 milliards de dollars, soit une stagnation par rapport aux 66 milliards réalisés en 2022, eux-mêmes en baisse de 2% par rapport à 2021.

Lockheed, comme Raytheon, fait face depuis plusieurs trimestres à des difficultés dans sa chaîne d'approvisionnement, à une pénurie de main d'oeuvre et à une inflation élevée.

Lockheed a toutefois dégagé des résultats un peu meilleurs qu'attendu au quatrième trimestre, avec un chiffre d'affaires en hausse de 7% sur la période à 19 milliards de dollars, et un bénéfice net en repli de 7% à 1,9 milliard de dollars.

L'activité sur la période a été portée par sa division aéronautique, qui produit les chasseurs F-35 et les avions de transport militaire C-130 et a vu son chiffre d'affaires progresser de 7% à 7,6 milliards de dollars.

Raytheon Technologies de son côté a profité au quatrième trimestre de la poursuite de la reprise du trafic aérien.

Le chiffre d'affaires du groupe sur la période a progressé de 6% pour atteindre 18,1 milliards de dollars tandis que son bénéfice net a été multiplié par plus de deux, à 1,4 milliard de dollars.

Les compagnies volent plus, demandant au passage plus de maintenance, de pièces détachées et de livraisons de nouveaux appareils.

Les branches Collins Aerospace (avionique, systèmes d'informations, etc.) ainsi que Pratt and Whitney (moteurs d'avions) ont vu en conséquence leur chiffre d'affaires grimper de respectivement 15% et 10%.

Raytheon table pour 2023 sur une légère augmentation de son chiffre d'affaires, attendu entre 72 et 73 milliards de dollars.

Les actions de Lockheed et Raytheon montaient de respectivement 2,1% et 2,5% à la mi-séance à Wall Street.

afp/rp