Londres (awp/afp) - La banque britannique Lloyds a publié mercredi un bénéfice en hausse de 17% au premier semestre à 2,6 milliards de livres (3 milliards d'euros), porté notamment par les taux d'intérêts, alors que la Banque d'Angleterre a fortement relevé son taux directeur face à l'inflation.

Les recettes de la banque ont été soutenues par "une marge d'intérêt nette bancaire renforcée", qui a bénéficié "des hausses des taux bancaires au Royaume-Uni", a indiqué Lloyds dans un communiqué mercredi.

Face à l'inflation qui reste élevée, à 7,9% outre-Manche, la Banque d'Angleterre a relevé à 13 reprises son taux directeur, actuellement à 5%, pour lutter contre l'inflation, ce qui fait monter les taux des crédits pour les entreprises et les particuliers.

"Nous savons que la hausse des taux d'intérêt, les pressions du coût de la vie et les perspectives économiques incertaines s'avèrent difficiles pour de nombreuses personnes et entreprises", a indiqué le directeur général Charlie Nunn, cité dans le communiqué.

En dépit de "perspectives macroéconomiques incertaines", Lloyds a aussi indiqué mercredi attendre une marge d'intérêt nette bancaire plus élevée que prévu pour son année complète.

"Malgré ces perspectives plus positives (...) les bénéfices ont été inférieurs aux attentes", ce qui s'explique notamment par "une augmentation des provisions" pour défauts sur prêts, indique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Lloyds a en effet annoncé mercredi une charge pour dépréciation d'actifs creusée de près de 74% sur un an, à 662 millions de livres et voit ses résultats freinés aussi par l'augmentation de ses coûts d'exploitation.

Lloyds, qui dispose du plus grand réseau d'agences bancaires dans le pays, est particulièrement dépendante de l'évolution de l'économie britannique puisqu'elle est avant tout une banque de détail, proposant des services aux particuliers et aux entreprises, et se trouve d'autant plus exposée aux risques de défauts de crédit.

Le titre de Lloyds reculait de 2,20% à 45,08 pence mercredi vers 13H20 GMT à la Bourse de Londres.

"Il y a des inquiétudes justifiées (des investisseurs) quant aux perspectives de l'économie britannique, avec l'augmentation des charges sur les créances douteuses, mais la rentabilité est toujours solide et les marges sont saines", a poursuivi M. Hewson.

afp/rp