Tokyo (awp/afp) - L'action du sidérurgiste japonais Kobe Steel a plongé mardi de 22%, le maximum autorisé ce jour pour ce titre à la Bourse de Tokyo, après que la direction a reconnu des manipulations de données sur ses produits en aluminium et cuivre.

Le titre a accusé une chute de 300 yens à 1.068 yens (le plancher de ce mardi), soit -21,92% par rapport à son cours de vendredi (dernière séance précédant celle de mardi), avant les révélations de dimanche et un lundi férié.

Lors d'une conférence de presse durant le week-end, un vice-président de Kobe Steel, Naoto Umehara, a avoué que des données relatives à des produits en aluminium et cuivre avait été falsifiées de façon "systématique", une pratique qui pourrait remonter à une dizaine d'années et n'a pu se faire, a-t-il dit, sans que des directeurs n'aient été au courant.

L'enquête menée par Kobe Steel révèle qu'à l'heure actuelle, les spécifications techniques ont été maquillées pour environ 19.300 tonnes de produits en aluminium, 2.200 tonnes de produits en cuivre et 19.400 unités en aluminium moulé et forgé qui ont été expédiées aux clients entre septembre 2016 et août 2017.

Les marchandises dont les caractéristiques ont été trafiquées ont été livrées à quelque 200 entreprises.

Si Kobe Steel s'est gardé de nommer ces dernières, la presse a vite avancé les noms du constructeur d'automobiles Toyota, du conglomérat Mitsubishi Heavy Industries (MHI) pour son avion régional MRJ et de plusieurs autres industriels.

Toyota a confirmé avoir utilisé du matériel de Kobe Steel pour les capots, portières et autres pièces de certains véhicules issus d'une de ses usines au Japon.

"Nous cherchons actuellement à identifier rapidement les modèles concernés, quelles sont les pièces en cause et quelles conséquences cela pourrait avoir sur les véhicules", a précisé le numéro un nippon du secteur dans un communiqué.

Aucun problème technique ou accident lié à ces falsifications n'a été recensé, a assuré de son côté Kobe Steel.

Le ministère de l'Industrie a pour sa part fait savoir qu'en l'état, Kobe Steel n'était pas passible de poursuites en justice.

Le gouvernement juge cependant le cas grave et demande au sidérurgiste un rapport circonstancié et une grande transparence sur les données falsifiées et conséquences en termes de sécurité.

"C'est un incident très regrettable qui secoue les fondements des transactions commerciales équitables", a déclaré Yasuji Komiyama, directeur de la division des industries métallurgiques au ministère de l'Industrie (Meti).

"Nous souhaitons que Kobe Steel travaille avec ses clients pour assurer la sécurité des produits finaux", a-t-il ajouté, exigeant aussi des mesures pour éviter les récidives.

afp/rp