Les investisseurs ont mal réagi à la note publiée ce matin par Berenberg sur JCDecaux. En effet, même si le titre s'apprête à terminer la séance sur un petit gain de 0,41% à 34,32 euros, il sousperforme encore largement le marché parisien et a passé la plus grande partie de la journée dans le rouge. Pourtant, Berenberg a maintenu sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 39 euros mais a souligné qu'il faudrait sans doute attendre au moins 2018 pour que JCDecaux tire pleinement profit des nombreuses acquisitions réalisées ces dernières années.

"Dans un monde où les investisseurs privilégient souvent les profits à court terme, ce n'est pas toujours très populaire" de favoriser une stratégie de long terme si elle se traduit par une pression sur les marges dans l'immédiat. "Cependant, nous pensons que c'est la meilleure approche pour créer de la valeur à long terme", assure le broker Berenberg.

Citant les acquisitions de Cemusa, des actifs latino-américains d'Outfront, l'intégration en cours de Eye Catcher Media au Pérou et de Continental Outdoor en Afrique, mais aussi le contrat géant de TFL à Londres, Berenberg justifie le long temps de "digestion" qui sera nécessaire au groupe pour atteindre des niveaux de synergies satisfaisants.

Le broker rappelle tout de même que la consolidation d'un secteur se traduit toujours par des gains pour ceux qui restent en place et qui ont atteint des tailles critiques et augmenté leurs parts de marché. D'ailleurs, Berenberg s'attend à ce que JCDecaux continue ses opérations au cours des prochains mois, et verrait bien des opportunités au Brésil, en France - où le groupe est en négociations avec Publicis pour acquérir Metrobus - en Russie ou au Royaume-Uni.

En attendant, Berenberg a abaissé de 4,2% sa prévision d'Ebit pour cette année à 365 millions d'euros, de 10,1% à 420 millions celle de 2016 et de 5,8% à 500 millions celle de 2017. Le retour d'une croissance des marges pourrait advenir en 2018 prévoit Berenberg.