par Cyril Altmeyer et Dominique Vidalon

Le numéro deux mondial de la communication extérieure derrière l'américain Clear Channel Outdoor a publié une baisse de son chiffre d'affaires de 10,9% à périmètre et taux de changes constants pour 2009, moins marquée que prévu et dit envisager un retour à la croissance organique au premier trimestre.

JCDecaux, qui avait abandonné à l'automne 2008 ses discussions avec NewsCorp, le groupe de Rupert Murdoch, en vue du rapprochement de certains de leurs actifs, est devenu en septembre 2009 actionnaire majoritaire de la société allemande Wall AG, avec 90,1% du capital, et annoncé le 18 janvier le rachat des actifs du britannique Titan Outdoor.

Jean-François Decaux a expliqué lors d'un entretien téléphonique que le groupe continuerait à rechercher des acquisitions en Europe, notamment de minoritaires, et en Europe centrale pour accroître son exposition aux marchés émergents.

"Si on arrive à un prix de niveau raisonnable, cela ferait du sens de devenir numéro un sur le marché américain là où on est actuellement numéro trois", a-t-il ajouté en faisant notamment référence aux actifs américains de CBS Outdoor.

Il a jugé "inévitable" une consolidation du secteur, tout en estimant que ce ne serait probablement pas pour cette année.

AUCUNE DECISION SUR UN DIVIDENDE POUR 2009

Jean-François Decaux a également indiqué qu'aucune décision n'avait été prise quant au versement d'un dividende au titre de 2009, après y avoir renoncé pour 2008.

"Nous avons été raisonnables et prudents de ne pas en verser un l'an dernier en expliquant qu'il fallait garder le cash pour pouvoir saisir les opportunités", a-t-il observé.

Jean-François Decaux a confirmé l'objectif du groupe en 2009 un taux de marge opérationnelle légèrement supérieur à 18% contre 25,4% en 2008. Interrogé sur la possibilité d'une amélioration en 2010, il a répondu :

"Tout cela sera fonction du chiffre d'affaires. Si le chiffre d'affaires est en augmentation, oui", a-t-il dit, confirmant également l'objectif du groupe de réduire ses coûts récurrents de 50 millions d'euros sur la période de 2009-2010.

Il a ajouté qu'il faudrait que la croissance économique mondiale revienne aux alentours de 3 à 4% pour que le groupe retrouve ses niveaux de marge de 26-27% atteints en 2006-2007.

JCDecaux a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 1.918,8 millions d'euros, dépassant le consensus Thomson Reuters StarMine de 1.904 millions, et la prévision du groupe qui attendait un recul de 12,5% de ses ventes en données organiques.

Selon ZenithOptimedia (groupe Publicis), le marché publicitaire mondial devrait avoir baissé de 10,2% en 2009 et devrait progresser de seulement 0,9% en 2010.

Sur le seul quatrième trimestre, JCDecaux a dit avoir limité sa décroissance organique à 4,9% à la faveur d'une "légère reprise des investissements" et de son exposition accrue aux pays émergents à plus fort potentiel de croissance.

La retour à la croissance organique au premier trimestre sera tiré par le mobilier urbain, tandis que l'affichage restait difficile, a précisé Jean-François Decaux.

Cette division, qui représente environ la moitié du chiffre d'affaires du groupe, a reculé de 3,9% sur les trois derniers mois de 2009, contre -10,1% sur l'exercice.

"La vision plus positive des annonceurs constatée sur certains marchés depuis septembre semble se poursuivre au premier trimestre de cette année", a expliqué le groupe dans un communiqué, tout en soulignant que la visibité restait faible.

Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, a noté de son côté jeudi que le début d'année se présentait plutôt bien pour le marché publicitaire, avec des annonceurs qui investissent.

Jean-François Decaux a également observé que les pressions sur les prix restaient "les mêmes qu'en 2009" et que les réservations des campagnes s'effectuaient encore tardivement.

Parmi les divisions du groupe, il a indiqué que la France était "plutôt bien orientée" et que le Royaume-Uni repartait à la hausse, après des reculs respectifs de 8,7% et 16,7% en 2009, tandis que l'Espagne avait cessé de se détériorer.

Edité par Jean-Michel Bélot et Danielle Rouquié