Genève (awp) - Une collecte fructueuse et des marchés porteurs ont suffi au bonheur de Lombard Odier en 2017. Le groupe bancaire genevois a enregistré une croissance dans son coeur de métier, mais pas seulement. Les services technologiques se démarquent du lot grâce à la finalisation du projet KBL l'année dernière. Pour 2018, la tendance positive en termes d'afflux d'argent devrait se poursuivre.

Le bénéfice net s'est étoffé de 17% sur un an à 146 mio CHF, selon les indications publiées jeudi par la banque.

"L'amélioration de nos résultats en 2017 est le reflet de l'impact positif généré par l'apport de nouveaux clients et la vigueur dont ont fait preuve les marchés financiers tout au long de l'année", a indiqué Patrick Odier, associé-gérant senior.

Les actifs de la clientèle ont gonflé de 17% pour se fixer à 274 mrd CHF. Le groupe genevois a profité d'apports nets d'argent frais de 16 mrd. La performance de marché et des devises a accru la masse à hauteur de 24 mrd.

De nombreux événements ont marqué l'exercice écoulé pour Lombard Odier, comme la présentation du nouveau siège à Bellevue. Les travaux devraient commencer l'année prochaine, pour une fin du chantier prévue en 2021. Aucun retard n'est à déplorer pour l'instant, a indiqué à AWP Patrick Odier.

Le groupe a également célébré l'année dernière ses 30 ans en Asie, une région qui présente toujours une "très forte" progression.

Lombard Odier tire toujours une part importante de sa croissance de l'activité de gestion privée. Les afflux nets d'argent ont atteint 7 mrd pour cette ligne de métier, pour des actifs de 137 mrd, en hausse de 15% sur un an.

Le groupe a pu se reposer sur ses trois piliers, à savoir les marchés suisse, européens et Asie/Moyen-Orient. "La croissance est équilibrée sur ces trois marchés. L'objectif est de maintenir cet équilibre", selon M. Odier.

REFLUX NETS DANS L'INSTITUTIONNEL

Le bilan est plus mitigé sur la partie gestion d'actifs. Lombard Odier a accusé un reflux net d'argent de quelque 1 mrd, suite à la cessation des activités de gestion fiduciaire aux Pays-Bas en raison des modifications réglementaires. Les actifs ont néanmoins gonflé de 6,7% à 48 mrd.

Patrick Odier revendique toutefois une "très bonne" rentabilité et une croissance dans les nouveaux mandats. "L'activité de collecte a été très positive dans l'institutionnel."

Les activités technologiques gagnent de plus en plus d'importance au sein du groupe. La croissance nette des volumes pour cette ligne de métier a atteint 10 mrd en 2017. Les actifs clientèle liés à ces services se sont envolés de 28% sur un an à 88 mrd CHF.

Cette poussée est à mettre au crédit de l'intégration en juillet 2017 de la banque luxembourgeoise KBL sur la plateforme informatique de Lombard Odier. Ce projet a nécessité un investissement important de la part de la banque genevoise. "Nous ne cherchons pas le volume mais, de manière sélective, les partenaires qui sont les plus proches de notre philosophie de gestion et de notre modèle d'affaires", a souligné M. Odier.

Le groupe a généré un produit d'exploitation de 1,11 mrd CHF, ce qui représente une hausse de 6% sur un an.

Fin 2017, la banque privée présentait un ratio de fonds propres durs de 26,5%, en recul de 2,8 point de pourcentage sur douze mois. Les fonds propres se sont repliés de 1% à 1,04 mrd, pour un total du bilan de 16,38 mrd (+3%).

Pour 2018, le groupe ne fournit aucune prévision chiffrée. "L'attention que nous portons à nos clients, ainsi que le maintien de la solidité de notre bilan demeurent nos priorités", explique M. Odier.

A l'échelle du groupe, janvier et février se sont révélés "très bons", grâce à une stratégie orientée risque "qui a payé", a expliqué le banquier genevois.

"L'année 2018 s'annonce plus contrastée sur les marchés car plus volatile. Elle devrait néanmoins continuer à être relativement positive." La collecte d'argent devrait poursuivre sur la même tendance que 2017.

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