Le président américain Joe Biden prononcera mercredi ce que ses collaborateurs considèrent comme un important discours de politique économique, posant ainsi un jalon essentiel pour sa campagne de réélection.

Le projet de discours à Chicago sur les "Bidenomics", qui n'a pas été rapporté précédemment et qui a été vu dans un avis de la Maison Blanche par Reuters, intervient alors que Joe Biden multiplie les événements politiques et les voyages deux mois après le lancement de sa campagne de réélection.

L'élection de 2024 sera en partie considérée comme un référendum sur la façon dont M. Biden gère l'économie. La création d'emplois et le faible taux de chômage sont des éléments positifs, tandis que l'inflation élevée et l'effet d'entraînement sur les taux d'intérêt au cours de l'année écoulée ont alimenté les craintes de récession.

Selon un sondage Reuters/Ipsos réalisé au début du mois, plus de la moitié des Américains (54 %) désapprouvent la manière dont M. Biden s'acquitte de sa tâche, tandis que 35 % seulement des personnes interrogées approuvent sa gestion de l'économie.

Ces chiffres sont de mauvais augure pour M. Biden et ses collègues démocrates, étant donné que les électeurs considèrent également l'économie comme leur principale préoccupation.

L'économie américaine a enregistré un taux de croissance annualisé de 1,3 % au premier trimestre et le taux de chômage était de 3,7 % en mai, alors que l'inflation a augmenté de 4 % d'une année sur l'autre.

Les collaborateurs de Joe Biden considèrent ces chiffres comme des signes positifs d'une transition vers des niveaux de croissance plus stables après un rebond brutal après la récession du COVID-19.

Toutefois, les responsables de la Réserve fédérale ont déclaré qu'ils pensaient avoir "un long chemin à parcourir" pour ramener l'inflation à des niveaux sains et qu'ils pourraient être amenés à relever davantage les taux, ce qui constitue un risque pour les projets de M. Biden visant à maintenir la croissance économique à des niveaux permettant aux employeurs de continuer à embaucher.

L'ancien président Donald Trump, premier candidat à l'investiture du parti républicain, a fait de l'inflation un élément clé de ses attaques contre M. Biden au cours des premiers mois de la course.

Les "Bidenomics" sont un terme fourre-tout que ses collaborateurs utilisent pour décrire sa vision économique, qui consiste notamment à augmenter les impôts des grandes fortunes et des entreprises afin de subventionner la garde d'enfants ainsi que les semi-conducteurs, les véhicules électriques et d'autres industries de pointe.

Dans son discours, M. Biden devrait remanier des thèmes familiers, notamment son opposition à l'économie républicaine du "ruissellement", et défendre ses politiques et ses projets de réduction du déficit, de construction d'infrastructures, de retour d'emplois manufacturiers de l'étranger et d'imposition des riches.

M. Biden, âgé de 80 ans, devrait également participer à une collecte de fonds pendant son séjour dans la région de Chicago, avant la date limite fixée pour l'enregistrement des collectes de fonds au niveau fédéral. Il ne devrait pas être confronté à une lutte sérieuse pour l'investiture de son parti. (Reportage de Trevor Hunnicutt ; Rédaction de Kieran Murray et Alistair Bell)