En revanche, le gouvernement n'a pas pris de décision sur le projet controversé de taxation de l'énergie nucléaire. Il s'est contenté de "prendre note" de la proposition de taxe mais ne l'a pas incluse dans le projet de loi, a-t-on expliqué de mêmes sources.

Le gouvernement Merkel, qui doit annoncer ses projets en matière énergétique le 28 septembre, rendra à cette occasion sa décision sur la taxe, a-t-on précisé.

Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances, a par ailleurs annoncé une modification du projet de taxation des passagers des compagnies aériennes, qui doit permettre à Berlin de récupérer un milliard d'euros par an.

Chaque passager d'un vol long-courrier supportera une taxe de 45 euros, tandis qu'elle sera de huit euros pour les petits trajets et de 25 euros pour les vols de distances intermédiaires, a-t-il déclaré.

Le précédent modèle envisagé prévoyait de taxer à hauteur de 13 euros chaque passager des vols court-courriers et de 26 euros les personnes transportées dans les autres catégories de trajets.

"FARDEAU"

Cette modification devrait peser de façon disproportionnée sur les compagnies effectuant des vols long-courriers comme la Lufthansa, qui a transporté 76,5 millions de personnes l'an dernier, ou British Airways et Air France-KLM.

L'association des aéroports allemands ADV espère que le parlement bloquera le projet de Berlin. Elle estime que cette nouvelle fiscalité réduirait les recettes fiscales des Länder qui abritent les principaux aéroports du pays, pour augmenter celles de Berlin.

"Le gouvernement fédéral a marqué un but contre son camp, un but pour lequel devront payer les citoyens", a déclaré dans un communiqué le président de l'ADV, Ralph Beisel.

Air Berlin, deuxième compagnie aérienne allemande, dont la plupart des vols se font à l'intérieur de l'Europe, a également critiqué cette taxe.

"Si une famille de quatre personnes doit débourser 120 euros de plus pour des vacances en Egypte, alors les enfants redeviennent un fardeau", a dit Joachim Hunold, directeur général d'Air Berlin, dans un entretien accordé à Reuters TV.

Wolfgang Schäuble a dit qu'il s'attendait à un débat intense au parlement sur cette proposition de taxe, qui ne concerne pas le fret ni les passagers en transit.

En juillet, l'association des compagnies aériennes allemandes BDF a estimé que ce projet de taxe ferait perdre cinq millions de passagers par an à l'Allemagne, tandis qu'au moins 10.000 emplois pourraient être transférés vers des aéroports et des compagnies à l'étranger.

En 2009, 182 millions de passagers sont passés par les aéroports allemands.

Klaus Lauer, Matthias Sobolewski et Paul Carrel, Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français, édité par Dominique Rodriguez