par Tim Hepher et Ben Berkowitz

Sur la base du prix catalogue de 346,5 millions de dollars par A380, la commande d'Emirates représente 11,09 milliards de dollars (9,3 milliards d'euros).

Cela porte à 90 appareils, le nombre d'A380 commandés par la compagnie. Son directeur général le cheikh Ahmed Ben Saïd Al Maktoum espère d'ailleurs que l'ensemble des 90 appareils sera livré d'ici 2017.

"Notre dernier engagement illustre la confiance d'Emirates dans la croissance à venir", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

De fait, la taille de la nouvelle commande d'Emirates a stupéfait ses concurrents.

"C'est déjà pour beaucoup d'entre nous un miracle qu'Emirates détienne déjà maintenant plus de sièges sur les liaisons intercontinentales qu'Air France et British Airways réunis avec un marché intérieur relativement petit", note Wolfgang Mayrhuber, président du directoire de Lufthansa.

"On doit présumer qu'il ne s'agit pas d'un investissement pour les Emirats arabes unis, mais d'un investissement pour le monde."

234 COMMANDES D'A380

Emirates, plus importante compagnie aérienne du monde arabe, est devenue l'un des principaux moteurs de l'économie de Dubaï depuis la crise immobilière survenue dans l'émirat à la fin de l'année dernière. La compagnie espère gagner 1,16 milliard de dollars cette année.

La compagnie, lancée en 1985 avec deux avions, concurrence désormais frontalement Qantas et Singapore Airlines pour le trafic passagers entre l'Europe et l'Asie du Sud-Est.

Désormais, Airbus a enregistré 234 commandes d'A380 et son responsable des ventes John Leahy, qui prévoyait auparavant 20 commandes du très gros porteur pour cette année, a indiqué qu'un chiffre plus élevé était possible.

Par ailleurs, à la commande d'Emirates s'ajoute également, selon une source au fait du dossier, celle de la compagnie brésilienne TAM portant sur 20 A320 et cinq A350.

Reste que l'inauguration le même jour du salon par le gouvernement allemand intervient dans un contexte de fronde de l'industrie du transport aérien contre la volonté de Berlin de mettre en place une nouvelle taxe sur le prix des billets d'avions au départ de l'Allemagne.

PROJET ALLEMAND D'UNE TAXE SUR LES PASSAGERS

Ce projet, qui pourrait rapporter jusqu'à un milliard d'euros par an à Berlin, entre dans le cadre d'un vaste plan de réduction des dépenses annoncé lundi par le gouvernement allemand

L'Iata, l'association internationale du transport aérien, qui prévoit que les compagnies aériennes seront bénéficiaires en 2010, a fustigé ce projet fiscal allemand.

"La partie la plus vulnérable du secteur est en Europe. La dernière chose dont le secteur a besoin ici en Europe c'est de taxes supplémentaires et de mesures qui ralentiront la croissance économique", a déclaré Brian Pearce, chef économiste de l'Iata.

Le salon aéronautique de Berlin, organisé une fois tous les deux ans, est souvent éclipsé par des événements de plus grande ampleur, mais EADS a décidé de l'utiliser comme tremplin promotionnel de l'A400M, dont les retards de près de quatre ans ont déjà coûté plusieurs milliards de dollars au géant européen de l'aéronautique, de la défense et de l'espace.

Après des mois de négociations qui ont remis en cause l'existence même de ce programme de 31,2 milliards d'euros, un accord sur le financement entre EADS et les pays clients a été trouvé début mars.

EADS a déclaré la semaine dernière que les tests sur deux A400M se déroulaient bien et que d'autres avions pilote devraient entrer en service cette année, alors que le directeur général d'Airbus Military Domingo Urena-Raso a indiqué mardi que l'achèvement officiel du programme de sauvetage de l'A400m interviendrait d'ici fin juin.

Benoit Van Overstraeten et Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat