Le groupe, qui avait reçu un total de 10 milliards d'euros d'aides publiques au plus fort de la crise financière de 2007-2009, a confirmé le remboursement d'une tranche de 1,125 milliard d'euros à l'Etat néerlandais, portant le total des sommes reversées aux pouvoirs publics à 11,3 milliards.

Le cas échéant, ING pourrait donc être l'une des premières victimes bancaires européennes de la crise financière de 2007-2009 à tourner la page d'un programme d'aides publiques.

Etre totalement libéré de toute influence de l'Etat est vu comme une étape importante pour ING, puisque cela lèvera un interdit imposé par la Commission européenne de procéder à des acquisitions et que cela donnera à l'établissement une plus grande flexibilité en matière de fixation de ses tarifs.

Vers 12h30 GMT, le titre ING avançait de 4,88%, à 9,73 euros, affichant l'une des plus fortes hausses de l'indice Euro Stoxx 600. De son côté, l'indice regroupant les valeurs bancaires européennes gagnait 0,75%.

La plupart des banques américaines ont remboursé très vite les aides publiques perçues lors de la crise, mais en Europe les établissements semblent mettre des années à pouvoir se passer totalement du soutien des Etats.

ING DOIT ENCORE REMBOURSER 2,25 MILLIARDS À L'ÉTAT

Comme ses rivaux néerlandais ABN Amro et Rabobank, ING avait été une importante présence à l'international avant la crise financière.

Mais pour être en mesure de rembourser les aides publiques reçues et renforcer son bilan, ING a cédé ou mis en Bourse nombre d'actifs ces dernières années, notamment dans l'assurance et la gestion d'actifs, taillant au passage dans ses effectifs.

"Selon un nouvel accord conclu avec la Commission européenne, la restructuration totale d'ING sera désormais terminée avec deux ans d'avance, soit à la fin de 2016", précise dans un communiqué Ralph Hamers, directeur général d'ING.

A ce stade, ING a levé environ 25 milliards avec son programme de désinvestissements, somme qui tient compte des transactions encore en négociations.

Le groupe doit encore rembourser 2,25 milliards d'euros plus les intérêts à l'Etat via des remboursements en deux tranches, en mars 2014 et en mai 2015.

Patrick Flynn, directeur financier d'ING, a dit à des journalistes que la société s'en tenait à ce calendrier pour l'instant. "Nous aimerions sortir (de ce programme d'aide) le plus vite possible", a-t-il toutefois ajouté.

Le 1er novembre, l'Etat néerlandais a annoncé qu'il allait revendre un portefeuille de titres adossés à des créances hypothécaires américaines d'ING d'une valeur de 6,4 milliards d'euros, qu'il avait repris en 2009 durant la crise financière, ouvrant ainsi au groupe néerlandais la possibilité de rembourser l'Etat plus tôt que prévu.

Le prochain désinvestissement d'ING, celui concernant ses activités d'assurance européennes, est attendu au cours de l'année prochaine tandis que Ralph Hamers a réaffirmé que la cession des activités assurance et gestion d'actifs en Asie était quasiment finalisée.

Le groupe a dégagé sur la période juillet-septembre un bénéfice net de 101 millions alors que cinq analystes interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne une perte de 25 millions.

Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat

par Sara Webb