Zurich (awp) - Le groupe biopharmaceutique Idorsia a vu sa perte se creuser encore après les neuf premiers mois de 2022, mais moins qu'escompté par la communauté financière. Il a confirmé ses objectifs annuels et à moyen terme.

Les recettes engrangées jusqu'à fin septembre ont atteint 43 millions de francs suisses, en hausse de plus de 40% sur un an selon la norme US GAAP, alors que les charges d'exploitation ont crû à 653 millions, après 415 millions, a indiqué le laboratoire d'Allschwil mardi dans un communiqué.

Les ventes de médicaments ont totalisé 27 millions, dont 25,1 millions pour le Pivlaz (clazosentan), lancé au Japon en avril, où environ 20% de patients souffrant de vasospasme cérébral après une hémorragie sous-arachnoïdienne anévrismale (aSAH) ont été traités en septembre. Sur la base des données nippones, une demande d'autorisation de mise sur le marché a été déposée en Corée du sud.

Les recettes sont complétées par les 2,3 millions pour le somnifère Quviviq (daridorexant), présent sur le marché américain depuis mai. "Les ventes nettes ne reflètent pas entièrement les volumes" car "une large couverture commerciale est en cours de négociation", note Idorsia. "Nous sommes en retard, c'est vrai, mais c'est seulement du retard", a assuré le chef des finances André C. Muller en conférence téléphonique, ce qui ne remet pas en cause les objectifs. Son collègue, le responsable commercial Simon Jose, a assuré être "concentré sur la demande d'ordonnances".

L'homologation du médicament est attendue en Suisse "dans les prochains mois". Le lancement sur le marché en Italie et Allemagne est prévu pour novembre, a précisé M. Jose. "Nous sommes confiants par rapport aux discussions quant au prix", a-t-il ajouté.

Vise toujours la rentabilité en 2025

La perte opérationnelle a atteint 610 millions, contre 385 millions douze mois plus tôt, et le débours net s'est creusé à 635 millions, après 383 millions.

La copie rendue par Idorsia est inférieure aux projections des analystes sondés par AWP en termes de recettes, mais elle s'avère moins sévère que prévu au niveau de la perte, attendue à 643 millions.

A fin septembre, les liquidités et équivalents s'élevaient à 312 millions contre 233 millions à fin juin. La perte par action (EPS) de base atteignait 3,58 francs suisses, après 2,29 francs suisses.

Selon son directeur général Jean-Paul Clozel, cité dans le document, "Idorsia fait de grands progrès dans sa transformation en société commerciale". A propos du Quviviq, la hausse des volumes "soutient les négociations en cours pour obtenir le remboursement", a-t-il ajouté, se réjouissant d'un prochain lancement en Europe et de "données positives au Japon".

Le patron se dit "en bonne voie pour faire du daridorexant un produit mondial pour les patients souffrant d'insomnie. Avec une durée de brevet aussi longue, Quviviq assurera une croissance à long terme et soutiendra l'avancement de nos autres innovations".

Pour la suite de l'exercice, la direction anticipe toujours une perte d'exploitation selon la norme comptable US-GAAP de 840 millions de francs suisses. Elle compte toujours atteindre le seuil de rentabilité en 2025, avec un chiffre d'affaires net annuel supérieur à 1 milliard de francs suisses.

A la Bourse, l'action Idorsia avait inversé la tendance après un début de matinée dans le rouge. Peu avant 15h, elle prenait 2,2% à 13,72 francs suisses dans un SPI en hausse de 0,5%.

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