(Précisions au 5e paragraphe)

par Steve Holland

BASE AERIENNE D'AL ASSAD, Irak, 26 décembre (Reuters) - D onald Trump et son épouse Melania ont rendu visite mercredi aux troupes américaines en Irak, dans le cadre des fêtes de Noël, et ils vont faire halte à la base américaine de Ramstein en Allemagne lors de leur vol retour vers Washington.

Cette visite surprise est une première de la part de Trump dans une zone opérationnelle à l'étranger en près de deux ans de présidence.

L'avion présidentiel Air Force One s'est posé mercredi à la base aérienne d'Al Assad, à l'ouest de Bagdad, en provenance de Washington. Un petit groupe de conseillers, d'agents du Secret Service et un pool de journalistes accompagnaient le président. La halte en Irak ne devait durer qu'environ trois heures.

Le président s'est entretenu avec de hauts gradés ainsi qu'avec l'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, et, selon la porte-parole de la Maison blanche Sarah Sanders, ils "ont mis au point un plan solide qui nous permettra de persévérer sur la voie d'une victoire totale" sur le groupe Etat islamique.

Donald Trump a eu un entretien téléphonique avec des dirigeants irakiens, et non un tête à tête, celui-ci n'ayant pu se tenir en raison de désaccords sur les modalités de la rencontre, selon les services du chef du gouvernement irakien.

Le président américain a invité le Premier ministre irakien, Adel Abdoul Mahdi, à se rendre en visite à Washington, ont indiqué les autorités irakiennes.

Donald Trump s'est attiré des critiques de la part de certains au sein de l'armée américaine pour ne s'être pas rendu jusqu'alors auprès des troupes dans les zones de conflit depuis son entrée en fonctions en janvier 2017; les critiques ont vu le jour notamment après l'annulation pour cause de pluie de sa visite dans un cimetière militaire de la Première Guerre mondiale en France autour du 11 novembre.

Les deux prédécesseurs de Trump, George W. Bush et Barack Obama, avaient effectué durant leurs mandats des déplacements auprès de troupes américaines engagées dans des zones de conflit.

PAS DE RETRAIT D'IRAK PRÉVU

Le président américain cherche à redorer son blason après des jours troublés par sa décision de retirer la totalité des 2.000 soldats américains présents sur le sol syrien, ainsi que la moitié des 14.000 hommes déployés en Afghanistan. Cette décision a conduit le secrétaire à la Défense, James Mattis, à démissionner en signe de protestation.

Sur la base d'Al Assad, Donald Trump a défendu sa décision de retrait de Syrie. "Je crois que beaucoup de gens vont adopter ma façon de penser", a-t-il dit. "Il est temps que nous commencions à nous servir de notre tête".

"Nous voulons la paix et la meilleure manière d'avoir la paix, c'est par la force", a dit Trump aux militaires, à la fin de sa visite. "Notre présence en Syrie n'était pas éternelle et il n'a jamais été prévu qu'elle reste permanente", a-t-il ajouté.

L'armée américaine dispose de 5.200 hommes en Irak, qui se concentrent sur des missions d'entraînement et de conseil auprès des soldats irakiens, dans le but de s'assurer que l'organisation Etat islamique ne regagne pas du terrain.

Les Etats-Unis, a dit Trump sur la base aérienne, n'ont pas l'intention de se retirer de ce pays.

"De fait, nous pourrions l'utiliser (l'Irak) comme base si nous voulons accomplir quelque chose en Syrie", a dit Trump.

Les pays de la région vont devoir prendre en charge le fardeau assumé par les Etats-Unis, même s'ils ne comptent pas se retirer d'Irak, a-t-il estimé.

"Il va falloir que ces gens-là commencent à assumer beaucoup de tâches et il va falloir aussi qu'ils paient, parce que les Etats-Unis ne peuvent pas continuer à être le gendarme du monde", a dit Donald Trump aux journalistes. (Avec Raya Jalabi à Bagdad; Eric Faye pour le service français)