BAGDAD/ANKARA - Un puissant séisme d'une magnitude de 7,3 a frappé hier le nord-est de l'Irak, à la frontière iranienne, tuant près de 130 personnes en Iran et au moins plusieurs autres en Irak, ont annoncé les médias publics des deux pays pendant que les équipes de secours redoublaient d'efforts pour tenter de dégager ceux coincés sous les décombres.

Au moins 129 personnes ont trouvé la mort dans la province iranienne de Kermanshah, située le long de la frontière avec l'Irak, a dit à la télévision publique le vice-gouverneur de la province.

"Il y a encore des gens sous les décombres. Nous espérons que le nombre de morts et de blessés ne va trop augmenter, mais il va augmenter", ajouté Mojtaba Nikkerdar.

Plus de 60 victimes se trouvaient dans la ville de Sarpol-e-Zahab, située à quelque 15 kilomètres de la frontière avec l'Irak.

Des responsables kurdes sanitaires ont pour leur part dit que quatre personnes avaient été tuées en Irak et 50 autres blessées.

L'institut américain de veille géologique (USGS) a évoqué une magnitude de 7,3 tandis qu'un responsable des services météorologiques irakiens a dit que la secousse avait provisoirement été mesurée à 6,5.

Ce dernier a ajouté que l'épicentre du séisme se situait à Penjwin, dans la province de Souleimanieh du Kurdistan irakien, tout près de la frontière iranienne.

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BEYROUTH - Le Premier ministre libanais Saad Hariri, qui se trouve depuis plus d'une semaine en Arabie saoudite, a annoncé hier son retour au Liban dans les deux ou trois jours pour confirmer sa démission.

Il a évoqué la possibilité de revenir sur sa décision, à la condition que le Hezbollah cesse d'intervenir dans les conflits régionaux.

Le chef du gouvernement a donné une interview à la chaîne libanaise Future TV, qui lui appartient, s'exprimant pour la première fois depuis la lecture de sa lettre de démission lors d'une allocution télévisée à Ryad il y a huit jours.

Le président libanais Michel Aoun, qui n'a pas accepté sa démission, réclame son retour depuis plusieurs jours.

Alors que des sources à Beyrouth accusent l'Arabie saoudite de le retenir contre son gré, Saad Hariri a assuré qu'il était tout à fait libre de ses mouvements.

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AMMAN - Les combattants de l'Etat islamique (EI) ont repris aujourd'hui le contrôle de la ville syrienne d'Albou Kamal, leur dernière place forte dans le pays, après que les forces gouvernementales qui l'avaient conquise il y a quelques jours ont été prises au piège et contraintes à battre en retraite.

Selon des chefs de tribu, des habitants et des observateurs, des combattants du Hezbollah libanais, alliés à des combattantes chiites irakiens, ont été surpris par des militants cachés dans des tunnels creusés au coeur de la ville, dont ils avaient annoncé la prise mercredi.

La chute de cette ville avait été présentée par le régime syrien comme le signe de sa victoire sur l'EI.

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PARIS - La menace d'attentats préparés par des équipes de djihadistes encore implantées en Syrie et en Irak reste "très sérieuse" en France même si l'Etat islamique recule territorialement, déclare le directeur général de la sécurité intérieure dans un entretien à paraître aujourd'hui dans Le Figaro.

Alors que la France s'apprête à commémorer les attentats de Paris et Saint-Denis de 2015, Laurent Nunez, à la tête de la DGSI depuis juin 2017, s'inquiète par ailleurs de la "professionnalisation" d'assaillants potentiels sur le territoire français avec notamment le développement de "tutoriels" de l'EI pour préparer une attaque à la voiture piégée ou un attentat kamikaze.

"Ce qui nous préoccupe, dit-il au Figaro, ce sont toujours des projets d'attaques terroristes préparées par des équipes encore implantées dans les zones de combats, en Syrie et en Irak."

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WASHINGTON - Deux anciens chefs des services de renseignement américains ont dit craindre hier que Donald Trump soit aisément manipulable, au lendemain de propos du président américain jugeant son homologue russe Vladimir Poutine "sincère" quand il affirme que la Russie n'a pas cherché à s'immiscer dans l'élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis.

John Brennan, ancien directeur de la CIA, et James Clapper, ancien chef du Renseignement national, ont estimé que Donald Trump gérait mal les relations avec Moscou alors même que plusieurs enquêtes sont menées sur une possible collusion entre des membres de son équipe de campagne 2016 et la Russie.

"Je pense que M. Trump, pour je ne sais quelle raison, est soit intimidé par M. Poutine, ou a peur de ce qu'il pourrait faire, ou de ce qui pourrait sortir comme résultat de ces investigations (...). Ce que M. Trump fait vis-à-vis des Russes est soit de la naïveté, soit de l'ignorance, soit de la peur", a dit John Brennan dans l'émission "State of the Union" sur CNN.

James Clapper, invité dans la même émission, a ajouté que les dirigeants qui déroulent le tapis rouge pour Donald Trump étaient en mesure de manipuler le président américain.

"Je suis convaincu que les Chinois comme les Russes pensent pouvoir le manipuler", a-t-il déclaré.

Plus tôt, à bord d'Air Force One, Donald Trump s'en était pris vivement à John Brennan, à James Clapper et l'ex-directeur du FBI James Comey, tous nommés sous la présidence de son prédécesseur Barack Obama, en les traitant de "bureaucrates politiques" et en dénigrant le rapport des agences de renseignement américaines, rendu public en janvier dernier avant son investiture, qui concluait à une ingérence de Moscou.

Plusieurs personnalités politiques américaines s'étaient émues que Trump accorde plus de crédit au président russe qu'à ses propres agences du renseignement, qui ont conclu à une ingérence de Moscou dans un rapport déclassifié début janvier, avant l'investiture du 45e président des Etats-Unis.

Donald Trump a ensuite en partie tempéré ses propos en déclarant avoir confiance dans les dirigeants des services de renseignement qu'il a nommés.

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MANILLE - Le président américain, Donald Trump, est arrivé hier à Manille, la capitale des Philippines, pour participer au sommet annuel des dirigeants de l'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est).

Les Philippines sont la dernière étape d'une tournée asiatique qui l'a également conduit au Japon, en Chine et en Corée du Sud. Quelques heures avant son arrivée à Manille, la police anti-émeutes a dispersé au canon à eau des centaines de manifestants anti-américains qui tentaient de marcher sur l'ambassade des Etats-Unis.

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BARCELONE - Le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s'est rendu hier à Barcelone, pour la première fois depuis le début de la crise sur l'indépendance de la région, et a appelé les électeurs à se mobiliser lors des élections du 21 décembre pour "rétablir la normalité".

Cette visite est la première de Mariano Rajoy depuis qu'il a ordonné le placement sous tutelle de la généralité catalane après la déclaration d'indépendance unilatérale votée par le parlement local le 27 octobre.

"Nous voulons une très forte participation pour ouvrir une nouvelle ère politique de tranquillité, de normalité, de coexistence et de respect", a déclaré le chef du gouvernement aux élus de sa formation, le Parti populaire (PP).

Malgré leur opposition à ce scrutin régional anticipé imposé par Madrid pour sortir de l'impasse politique, les deux formations indépendantistes, le PDeCat du président déchu de la région Carles Puigdemont et l'ERC, ont accepté d'y participer.

Les deux partis ne sont toutefois pas parvenus à s'entendre sur la formation d'une liste commune, réduisant ainsi leurs chances d'obtenir une majorité absolue dans le prochain parlement régional. Le CUP, formation d'extrême gauche qui soutenait le gouvernement de Carles Puigdemont, a décidé dimanche de participer à ce scrutin. Samedi, quelque 750.000 personnes ont défilé à Barcelone pour demander la libération des dirigeants indépendantistes emprisonnés.

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LONDRES - La Grande-Bretagne ne présentera pas de chiffre, ni de formule, sur ce qu'elle estime devoir à l'Union européenne dans le cadre de sa sortie du bloc communautaire, a déclaré hier le ministre britannique du Brexit David Davis.

Négociateurs européens et britanniques ne cachent pas leur frustration face à la lenteur des discussions qui achoppent toujours sur le montant de la facture que Londres doit acquitter au titre de ce divorce.

Michel Barnier, qui conduit la délégation européenne, a estimé que la Grande-Bretagne avait deux semaines pour "honorer ses engagements" et sortir de l'impasse avant le sommet européen des 14 et 15 décembre.

La Première ministre britannique Theresa May soutient qu'elle ne peut pas fournir un montant de cette facture tant que son gouvernement se sait pas qu'elle seront les termes de la future relation entre Londres et Bruxelles.

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BUDAPEST - Le Premier ministre conservateur hongrois Viktor Orban a accepté hier de briguer l'an prochain un nouveau mandat de quatre ans à la tête du gouvernement en souhaitant transformer son pays de manière "irréversible".

Viktor Orban a été réélu pour deux ans à la présidence du Fidesz à l'unanimité des 1.358 délégués présents au congrès du parti.

A cinq mois des élections législatives, le dirigeant nationaliste qui défie régulièrement l'Union européenne en faisant campagne contre l'immigration et en exerçant un large contrôle sur la justice et les médias, devance largement tous ses rivaux et paraît certain d'obtenir facilement un troisième mandat consécutif.

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PARIS - Alain Juppé a démenti hier souhaiter la constitution d'une liste commune avec La République en Marche aux élections européennes de mai 2019, soulignant qu'on n'en était "pas là" quelles que soient ses marques de sympathie envers Emmanuel Macron.

Le maire (Les Républicains) de Bordeaux a adressé vendredi un satisfecit au chef de l'Etat, lors d'une rencontre avec la presse diplomatique, louant notamment son discours sur l'Europe du 26 septembre, auquel il aurait "peu de choses à changer".

L'ancien Premier ministre aurait confié à cette occasion à Sud Ouest son souhait de voir se constituer un "grand mouvement central" pour les élections européennes. "La question est de savoir qui en prendra le leadership. Mais si Macron reste dans la ligne de son discours à la Sorbonne, je ne vois pas d’incompatibilité", aurait-il dit selon le quotidien régional. Des propos relayés hier par Le Figaro, notamment.