Le géant allemand des produits de grande consommation, qui possède entre autres la lessive Persil, les produits capillaires Schwartzkopf et les colles Loctite, s'est fixé pour objectif de réaliser 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2016, contre 15,6 milliards en 2011.

Pour y parvenir, il va augmenter de 40% ses investissements pour les porter à deux milliards d'euros sur les quatre ans à venir, et créer sept nouveaux centres de recherche et développement, notamment en Russie, en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

Le directeur financier, Carsten Knobel, a précisé que les acquisitions joueraient un rôle majeur dans la croissance du chiffre d'affaires.

"Il est toujours possible de distribuer des liquidités aux actionnaires mais notre priorité est clairement d'investir dans la croissance de nos activités", a-t-il dit aux analystes.

Henkel entend réaliser la moitié de ses ventes dans les pays émergents en 2016, contre environ 44% aujourd'hui.

Pour justifier ce virage stratégique, Henkel a expliqué que la conjoncture était devenue plus difficile au troisième trimestre, ses activités d'adhésifs souffrant particulièrement.

A la Bourse de Francfort, l'action Henkel cédait 4,93% à 58,24 euros à 10h54 GMT alors que l'indice Stoxx des valeurs de grande consommation et de luxe abandonnait 0,35%.

INCERTITUDES

Des analystes expliquent regretter l'absence d'objectifs de marge même si le groupe a dit viser une croissance moyenne de 10% par an de son bénéfice par action d'ici 2016.

"Henkel n'a pas donné d'objectif de marge d'Ebit (bénéfice avant impôt et charges financières), ce qui pourrait décevoir certains investisseurs. En ajoutant la faiblesse des volumes dans les adhésifs, cela pourrait peser sur l'action", a dit Thomas Maul, analyste de DZ Bank.

Henkel a simplement dit rester en passe de dégager une marge d'exploitation de 14% cette année, un chiffre que de nombreux observateurs avaient accueilli avec scepticisme lorsque le président du directoire, Kasper Rorsted, l'avait évoqué pour la première fois en 2008.

Les ventes de la division d'adhésifs, qui représente près de la moitié du chiffre d'affaires et est présente à la fois sur le marché des entreprises et celui de la grande consommation, n'ont augmenté que de 1% au troisième trimestre, seules les hausses de prix parvenant à compenser l'impact négatif de la baisse des volumes.

Au deuxième trimestre, leur croissance avait atteint 3,6%.

"Nous nous attendons à ce que la volatilité et les incertitudes persistent sur nos marchés", a dit Kasper Rorsted dans un communiqué.

Le groupe a réalisé au troisième trimestre un bénéfice avant impôt et charges financières (Ebit) en hausse de 17% à 631 millions d'euros. Le consensus Reuters donnait un résultat de 622 millions.

Le chiffre d'affaires trimestriel a progressé de 2,5% en base organique (hors acquisitions) à 4,29 milliards d'euros, contre 4,32 milliards attendus.

Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten

par Victoria Bryan