Le chiffre d’affaires est en hausse de 41% par rapport aux six premiers mois de l’année précédente, tandis que le profit d’exploitation augmente lui de 36% ; la génération de cash est pléthorique, comme de coutume là aussi, ce qui permet à Heico de boucler trois petites acquisitions. 

Le groupe achevait l'été dernier l'intégration de Wencor, un spécialiste de la distribution de pièces détachées et de la maintenance aéronautique, et accessoirement sa plus grosse acquisition jamais réalisée. Le nouveau venu a bien sûr largement contribué à la performance de croissance du semestre, même si Heico revendique une expansion organique de 12%.

Acquéreur exceptionnel, le groupe est aussi passé maître dans l’art d’optimiser son portefeuille de produits et de services. Alors que l’inflation a durement touché les autres équipementiers — qui du reste peinent à délivrer de la croissance organique — et contribué à compresser les marges dans l’ensemble du secteur, la profitabilité de Heico reste elle ancrée au plus haut. 

Comme nous l’avions prédit en fin d'année dernière, le groupe — réputé pour sa bonne gestion et son adhésion aux principes d’orthodoxie financière — a déjà entrepris un désendettement rapide. Son ratio de solvabilité dette nette sur EBITDA passe ainsi de x3 à x2.5 en l’espace de six mois seulement. Les produits à cycle court — botte secrète du groupe — et la génération de cash accélérée qui en découle facilitent bien sûr les choses. 

La valorisation de l’action reste elle aussi proche de ses plus-hauts, avec un multiple proche de x60 les profits attendus cette année. On n’en attendait pas moins d’un groupe qui enchaîne les prouesses et défie les cycles. Même en mars 2020, c’est-à-dire en plein pic de panique causée par la pandémie, la valorisation n’était pas descendue à moins de x25 les profits.

Depuis 1990, en moyenne, le titre retourne une performance annuelle de 22% à ses actionnaires. Toujours contrôlé à hauteur d’un cinquième du capital par son équipe de direction, Heico siège donc en bonne et due forme au panthéon des meilleurs acquéreurs en série — une catégorie d’entreprises cotées suivie de près par notre analyste Tommy Douziech.