Le parti du Premier ministre italien, Giorgia Meloni, souhaite autoriser les sociétés cotées en bourse à émettre des actions conférant aux principaux investisseurs jusqu'à dix droits de vote chacune, dans le cadre des efforts visant à freiner la délocalisation des sièges sociaux vers les Pays-Bas.

L'Italie cherche des moyens de renforcer l'attrait de la bourse de Milan et de maintenir les entreprises dans leur pays d'origine, alors qu'un nombre croissant de sociétés adoptent les règles de gouvernance néerlandaises, allant parfois jusqu'à s'inscrire à Amsterdam pour que les principaux actionnaires conservent leur emprise.

Les sénateurs du parti de Meloni, les Frères d'Italie, ont également proposé de permettre aux investisseurs d'avoir davantage leur mot à dire sur les conditions dans lesquelles le conseil d'administration sortant d'une société peut présenter une liste de candidats pour son renouvellement.

Ce système, courant à l'étranger, n'a été adopté que ces dernières années par certaines grandes entreprises italiennes, dont l'assureur Generali et les banques UniCredit et Mediobanca.

En avril, le gouvernement a présenté au parlement un projet de loi qui, parmi les mesures visant à encourager les cotations, autorisait les entreprises à émettre des actions assorties d'un maximum de 10 droits de vote. Toutefois, ce projet de loi limitait cette possibilité à la phase précédant l'introduction en bourse.

Par conséquent, les sociétés déjà cotées en bourse ne peuvent actuellement recourir qu'à un "programme d'actions de fidélité", qui double tout au plus les droits de vote des actions pour les investisseurs qui les détiennent pendant au moins 24 mois.

Selon la dernière proposition, ces actions pourraient donner droit à 10 votes après une série d'intervalles de 12 mois suivant les 24 premiers mois.

Par un amendement distinct, le législateur entend également donner aux actionnaires un droit de regard plus important sur les candidats proposés par le conseil d'administration sortant dans les sociétés cotées en bourse.

L'amendement stipule que chaque membre de la liste serait soumis à un nouveau vote individuel des actionnaires afin d'obtenir un siège une fois que la liste globale du conseil d'administration aurait obtenu suffisamment de voix pour être choisie.

En juin, l'homme d'affaires Francesco Gaetano Caltagirone, un investisseur rebelle dans Generali, a déclaré lors d'une audition parlementaire que les investisseurs à l'étranger avaient le pouvoir de choisir les membres individuels du conseil d'administration.

M. Caltagirone s'est notamment plaint de l'influence exercée par Mediobanca sur Generali, même après que l'assureur a adopté le système de liste du conseil d'administration.

Generali a déclaré à plusieurs reprises que son conseil d'administration - qui a été élu pour la dernière fois en 2022 - est indépendant de tous ses investisseurs. (Rédaction : Keith Weir)