(Actualisation: éléments de contexte)

DETROIT/PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les constructeurs automobiles PSA (>> Peugeot) et General Motors (>> General Motors Company) devraient annoncer lundi la conclusion d'un accord en vue d'une cession d'Opel, la filiale allemande de GM, au groupe français, ont indiqué deux personnes proches du dossier.

Les deux groupes ont finalisé les termes de l'accord ces derniers jours après plusieurs mois de négociations, selon une de ces personnes. Le prix d'achat n'a pas pu être déterminé. Des représentants de GM et PSA ont refusé de s'exprimer.

On ne sait pas si les administrateurs des deux groupes ont validé l'accord et une annonce pourrait donc encore être reportée. Plusieurs Etats européens se sont inquiétés de l'impact du rapprochement sur l'emploi et des objections de dernière minute en provenance de Paris, Berlin ou Londres pourraient retarder l'accord définitif.

Avec cette acquisition, PSA augmenterait sa part du marché européen de plus de six points de pourcentage, à 16% environ, et ravirait la deuxième place à son rival tricolore Renault (>> Renault). Le premier constructeur automobile européen est Volkswagen, avec une part de marché de 24%.

En cédant Opel, GM verrait ses volumes de ventes diminuer de 10% environ, signe que Mary Barra, la patronne du groupe américain, a renoncé à la couronne de premier constructeur mondial.

Mais, parallèlement à cette perte de volumes, la cession d'Opel doperait immédiatement les marges bénéficiaires de GM. Opel n'a pas dégagé de bénéfice depuis 1999 et a perdu environ 1 milliard de dollars par an sur la période. GM a par ailleurs récemment affirmé que sa filiale ne renouerait pas avec la rentabilité avant 2018. Le plongeon de la livre, après le vote sur le Brexit au Royaume-Uni où Opel écoule 250.00 véhicules par an avec sa marque Vauxhall, a notamment torpillé l'objectif de retour aux bénéfices l'an dernier.

Pour Peugeot, l'acquisition représenterait une manoeuvre audacieuse de la part de son directeur général Carlos Tavares. A la tête du constructeur français depuis trois ans, le patron de la marque au lion s'est surtout taillé la réputation d'un redoutable chasseur de coûts plus enclin à réaliser des économies au sein des activités existantes qu'à accumuler des volumes.

Carlos Tavares a souvent répété qu'il avait ramené le seuil de rentabilité de PSA à 1,6 million de véhicules vendus par an, soit près de 1 millions d'unités en moins par rapport à ce dont le constructeur automobile avait besoin pour réaliser un profit quelques années plus tôt.

-Mike Colias et Nick Kostov, The Wall Street Journal

(Version française Valérie Venck, Jérôme Batteau) ed: ECH-CLE

Valeurs citées dans l'article : Peugeot, Renault, General Motors Company