GM, qui est confronté à de graves problèmes de liquidités, a reçu un premier versement d'urgence de quatre milliards de dollars le 31 décembre mais l'octroi de la deuxième tranche DE 5,4 milliards par les autorités américaines, qu'il espérait recevoir vendredi dernier, a été retardé.

Ce retard, a expliqué Henderson est dû en partie au fait que le gouvernement a réclamé des informations supplémentaires sur le groupe.

"Si nous ne recevons pas ce deuxième versement, nous allons manquer de cash. C'est aussi simple que cela", a-t-il prévenu, ajoutant que ce manque de liquidités pourrait intervenir "bien avant le 31 mars".

Henderson a par ailleurs déclaré que GM était en contact avec le gouvernement suédois et des investisseurs potentiels pour leur vendre le constructeur Saab.

"Nous avons discuté avec des investisseurs et nous verrons où cela mène", a expliqué le DG à l'Automotive News World Congress, à Detroit.

Selon Henderson, GM a exclu une mise en faillite volontaire en raison des risques d'une telle procédure sur les ventes mais le groupe pourrait être contraint à une faillite dans le cas hypothétique d'un retrait de la promesse d'aide du gouvernement américain.

"On a beaucoup écrit sur la simplicité que présenterait une procédure de faillite. Je peux simplement vous dire combien les risques seraient dévastateurs pour l'activité, ce qui explique qu'au bout du compte cette stratégie est pour nous vraiment terrible ; mais elle peut se produire", a-t-il estimé.

Au total, le gouvernement américain a promis de prêter 13,4 milliards de dollars à GM pour trois ans, à condition que le groupe prouve sa viabilité. GM doit faire état de ses progrès en matière de redressement d'ici le 17 février.

RÉDUIRE LA DETTE

Henderson a précisé que GM était en contact avec le syndicat United Auto Workers (UAW) et avec ses créanciers obligataires pour réduire à la fois les salaires et la dette du groupe mais qu'il se concentrait d'abord sur la mise à jour du plan de restructuration, alors que les prévisions de ventes pour 2009 devraient encore se détériorer.

"140% de notre effort porte sur la réalisation de cet objectif d'ici la fin du mois", a-t-il expliqué.

GM a réduit la semaine dernière sa prévision concernant le marché automobile américain, qui devrait selon lui tomber cette année à 10,5 millions de véhicules, un plus bas de 27 ans.

Henderson a précisé que la tendance des ventes pour le mois de janvier était "assez faible", dans le sillage d'une année 2008 en recul marqué.

Les détenteurs d'emprunts obligataires GM et le constructeur ont tous deux engagé des conseils pour boucler un échange de dette contre des actions du groupe, qui pourrait ramener la dette non garantie du groupe de 28 à 9 milliards de dollars.

GM entend aussi réduire de moitié la somme de 20 milliards de dollars promise à un fonds de financement de dépenses de santé lié à l'UAW, en proposant des actions plutôt que du cash.

Henderson estime que GM pourrait passer un accord d'ensemble concernant les changements de contrats avec l'UAW d'ici le 17 février, mais que l'acceptation de l'accord par le syndicat allait dépendre des concessions que d'autres créanciers étaient prêts à faire.

Henderson a concédé que GM n'avait pas pris en compte des signes d'avertissement d'une extension possible aux marchés émergents du marasme du marché automobile américain. Le groupe tablait au contraire sur un effet amortisseur des marchés automobiles émergents, à la croissance longtemps forte.

"Nous nous sommes accrochés à l'idée que nous avions deux économies et que c'était simplement un problème américain", a expliqué le patron de General Motors.

Kevin Krolicki, version française Jean-Stéphane Brosse et Stanislas Dembinski