"Ce qui m'enthousiasme le plus en Indonésie, c'est que cela me rappelle la Chine d'il y a une dizaine d'années", a déclaré à Reuters Michael Dunne, devenu président des activités indonésiennes de GM en septembre.

Bien que présent depuis 1938 en Indonésie, 30 ans avant Toyota, GM n'est qu'un acteur mineur dans la principale économie de l'Asie du Sud-Est. Le deuxième constructeur mondial n'y a vendu qu'environ 12.000 voitures entre janvier et octobre, alors que le japonais, numéro un, a écoulé plus de 350.000 véhicules.

GM compte sur les véhicules multi-usages, ses SUV et voitures compactes pour faire son retard sur la concurrence japonaise, a expliqué Michael Dunne, qui avant son poste actuel fut un consultant automobile et auteur d'un livre sur la stratégie de General Motors en Chine.

Selon certaines estimations, le marché indonésien pourrait doubler au cours des trois prochaines années.

"Quand on a une population nombreuse et un revenu par habitant qui passe le cap des 3.500 dollars, c'est une opportunité pour les constructeurs automobiles", a-t-il dit.

Depuis le début de l'année, selon les dernières données de la fédération automobile Gaikindo, il s'est vendu 1,1 million de véhicules dans ce pays de 240 millions d'habitants.

UNE ALLIANCE PAS EXCLUE

Toyota et ses filiales dont Daihatsu se partagent à l'heure actuelle quelque 54% du marché et gardent un contrôle étroit sur le réseau de concessionnaires grâce à leur partenariat avec le conglomérat indonésien PT Astra International.

En réponse, General Motors, qui a entrepris d'étoffer son réseau d'une quarantaine de concessionnaires en Indonésie, offre les services d'entretien de base et effectue des réparations directement au domicile ou sur le lieu de travail de ses clients.

Le groupe, dont la part de marché dépasse tout juste 1% en Indonésie, est ouvert à des partenariats, a souligné Michael Dunne.

"Dans un premier temps, l'essentiel est de s'établir, de bâtir une marque, de s'assurer la fidélité d'une clientèle. Ensuite se posera la question de voir s'il vaut mieux rester indépendant ou former une alliance.

"Tout peut être envisagé, ce qui fait sens pour nous c'est de croître sur ce marché."

Depuis avril 2012, GM assemble près de Djakarta la Chevrolet Spin, un monospace pouvant accueillir trois rangées de sièges et vendu à partir de 144 millions de roupies (12.000 dollars ou 8.800 euros).

Benoît Van Overstraeten et Véronique Tison pour le service français

par Eveline Danubrata