PARIS, 16 mai (Reuters) - Voici les premières réformes, mesures et défis économiques et financiers du gouvernement français nommé mercredi :

Calendrier des mesures annoncées

Les propositions économiques

Les défis économiques de Hollande

Le casse-tête économique de Hollande

EUROPE

L'Allemagne et la France sont convenues de présenter en commun des idées sur les moyens de relancer la croissance européenne au Conseil européen de juin.

François Hollande, qui souhaite comme la chancelière Angela Merkel que la Grèce demeure dans la zone euro, a précisé que les mesures devraient notamment concerner les Grecs.

Il a rappelé lors de sa première visite d'Etat, à Berlin, qu'il avait demandé la renégociation du pacte budgétaire européen pendant la campagne électorale tout en laissant entendre qu'il était prêt à envisager un texte séparé sur la croissance.

Des différends profonds opposent les leaders français et allemand, en particulier sur le soutien de la Banque centrale européenne à l'économie européenne, que François Hollande voudrait accru, et la possibilité d'émettre des "eurobonds" au niveau supranational, un outil dont ne souhaite pas l'Allemagne.

RETRAITES

François Hollande veut rétablir par décret le droit de partir à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant cotisé suffisamment longtemps pour toucher une retraite à taux plein.

Le syndicat Force ouvrière a d'ores et déjà demandé que cet adoucissement de la réforme de 2010 qui porte progressivement l'âge légal de départ en retraite de 60 à 62 ans soit élargi aux personnes ayant validé ces trimestres sans avoir nécessairement cotisé.

SMIC

François Hollande s'est dit ouvert à un coup de pouce au smic, après des années de revalorisations minimales sous Nicolas Sarkozy. L'ampleur de coup de pouce dépendra de la vigueur de l'économie, a-t-il précisé.

Ce geste a été salué par les syndicats et critiqué par le patronat et des économistes qui redoutent un impact négatif sur l'emploi au moment où le chômage est au plus haut depuis 1999.

PLANS SOCIAUX

Pour faire face à des plans de réductions d'effectifs redoutés, François Hollande entend pénaliser les licenciements qualifiés de "boursiers".

Le premier grand test concernera l'automobile, un secteur confronté à des surcapacités rendues plus criantes encore par l'effondrement du marché automobile européen au début de l'année.

L'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) semble la plus menacée. Autre dossier sensible, General Motors qui envisage de vendre une usine strasbourgeoise.

Le groupe chimique suisse Ineos a lui annoncé son intention de vendre son usine de Sarralbe, en Moselle.

Le géant de la distribution Carrefour est resté flou sur la question des effectifs alors que les syndicats estiment que 3.000 à 5.000 emplois sont menacés.

Air France compte boucler fin juin les négociations pour redéfinir ses accords sociaux, à l'heure où la compagnie affronte de sérieuses difficultés financières.

France Télécom, SFR et Bouygues Telecom promettent pour leur part de réduire les coûts. Cinq mille à 10.000 emplois sont menacés d'ici un ou deux ans, selon des estimations d'analystes reprises par le président de l'Arcep, le régulateur des télécoms.

DEXIA

La banque franco-belge s'est imposée comme le premier dossier financier sensible auquel doit s'attaquer François Hollande. Le gouvernement belge réclame le contrôle opérationnel et une réduction de sa participation de 60% aux 90 milliards d'euros de garanties d'Etat accordés à Dexia.

CARBURANTS

Le blocage des prix des carburants promis pour trois mois par François Hollande n'est pas d'actualité car les prix baissent au bénéfice du consommateur, a souligné Michel Sapin.

LIVRET A

Le doublement promis du plafond du livret A est critiqué par des responsables bancaires qui estiment que cela va détourner des fonds qui seraient plus utiles à l'économie ailleurs, tout en coûtant cher à l'Etat en recettes perdues.

SALAIRES DES ENTREPRISES PUBLIQUES

François Hollande entend limiter la rémunération maximale dans les entreprises publiques à vingt fois le salaire le plus faible qu'elles pratiquent, par un décret fin mai. (Jean-Baptiste Vey, édité par Patrick Vignal)