DÜSSELDORF (dpa-AFX) - Le constructeur d'installations Gea poursuit sur sa lancée et a réalisé des bénéfices opérationnels étonnamment élevés au deuxième trimestre. Le président du groupe Stefan Klebert a confirmé jeudi les objectifs annuels. Lors d'une vidéoconférence, il s'est montré extrêmement satisfait des derniers développements de l'activité de Gea. Il estime également que le groupe est "tout à fait sur la bonne voie" pour atteindre les objectifs à moyen terme d'ici 2026. Les nouvelles de jeudi n'ont toutefois pas réussi à enrayer la récente baisse de l'action. C'est surtout le carnet de commandes qui a suscité l'inquiétude du marché.

Le titre, coté dans le MDax des moyennes entreprises, était en baisse de près de 1,7 pour cent vers midi. La reprise des cours depuis le plus bas intermédiaire de début juillet a entre-temps été presque entièrement annulée, l'action a baissé sans interruption depuis début août. Pour l'année en cours, la baisse s'élève à près de cinq pour cent. Toutefois, Gea a également connu une forte progression à la bourse au cours du deuxième semestre 2022.

Les spécialistes ont parlé de résultats trimestriels solides, mais ont fait part de leurs inquiétudes concernant les entrées de commandes, qui se sont élevées à 1,38 milliard d'euros au cours des trois mois précédant la fin juin, soit légèrement moins que l'année précédente. La forte hausse dans les segments Liquides et poudres et Alimentation et pharmacie a été compensée par une baisse des commandes dans l'industrie laitière et les systèmes de chauffage et de refroidissement. Le secteur Separation and Row Technologies a également enregistré une nette baisse des commandes, le groupe y commercialisant des composants importants pour la technique des procédés tels que les séparateurs, les décanteurs, les homogénéisateurs, les vannes et les pompes.

Les inquiétudes actuelles des investisseurs à la bourse portent désormais sur une faiblesse potentielle des commandes au deuxième semestre, a expliqué Akash Gupta de la banque américaine JPMorgan.

Klebert, le directeur de Gea, s'est montré en revanche confiant lors d'une conférence téléphonique et a parlé d'une normalisation des entrées de commandes après les trimestres précédents. Certes, l'environnement conjoncturel s'est entre-temps assombri et le groupe ne devrait plus connaître une croissance aussi forte que l'année dernière, mais il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Klebert a fait référence au modèle commercial stable du groupe : "L'humanité a toujours besoin de nourriture, de boissons et de produits pharmaceutiques", a-t-il souligné. "Au total, cela va bien continuer".

Selon les données, le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de près de six pour cent au deuxième trimestre par rapport à la même période de l'année précédente, pour atteindre 1,34 milliard d'euros. Tous les secteurs d'activité y ont contribué et les augmentations de prix ont également eu un effet positif, a-t-on précisé.

Le résultat avant intérêts, impôts et amortissements (Ebitda) et avant frais de restructuration s'est amélioré encore plus nettement, de plus de 14 pour cent, pour atteindre 191,5 millions d'euros. Le groupe a ainsi dépassé les attentes des analystes. L'activité des machines pour les fabricants de produits alimentaires et pharmaceutiques a constitué une exception négative, les faibles marges dans le secteur des machines neuves ayant pesé sur le résultat. Klebert a toutefois parlé d'un effet spécial. Au final, Gea a gagné 97,8 millions d'euros à l'échelle du groupe. Un an auparavant, il s'agissait de 76,7 millions.

Après un bon début d'année, Gea avait déjà placé la barre plus haut en mai pour l'année à venir. Le conseil d'administration table désormais sur une croissance autonome de plus de huit pour cent pour 2023 - au trimestre dernier, la croissance organique était de 9,4 pour cent. La marge opérationnelle devrait également s'améliorer encore un peu plus. Le résultat d'exploitation ajusté devrait atteindre le haut de la fourchette de 730 à 790 millions d'euros, ce qui correspondrait dans le meilleur des cas à une croissance de onze pour cent. En 2022, Gea avait augmenté ce chiffre clé de 14 pour cent à 712 millions d'euros grâce à un bon carnet de commandes.

Entre-temps, Gea doit chercher un successeur après le décès soudain de son directeur financier Marcus Ketter. Jusqu'à ce que la décision soit prise, le directeur du groupe Klebert et Johannes Giloth, membre du directoire, seront responsables des questions financières au sein du directoire, comme Gea l'avait annoncé en début de semaine.