(Actualisé avec nouveaux appels à manifester, réaction de Giuliani)

NEW YORK, 10 novembre (Reuters) - De nouvelles manifestations sont programmées jeudi aux Etats-Unis au lendemain du rassemblement de milliers de personnes qui entendaient dénoncer l'élection de Donald Trump et les propos polémiques tenus par l'homme d'affaires pendant la campagne.

Un rassemblement est notamment prévu à l'Union Square Park de New York, la ville natale du président élu, et d'autres à Washington, Baltimore ou à l'université du Wisconsin.

Des manifestations ont déjà eu lieu mercredi soir, notamment à Manhattan, où des milliers de personnes se sont dirigées vers la Trump Tower, la résidence luxueuse du futur 45e président des Etats-Unis, sur la 5e avenue, aux cris de "Pas mon président".

L'ancien maire de New York Rudy Giuliani, qui compte parmi les principaux soutiens du milliardaire, a qualifié les protestataires de "bande d'enfants gâtés".

"Si vous cherchez de vrais allumés de gauche sur les campus, allez voir les professeurs, pas les étudiants", a-t-il dit sur la chaîne conservatrice de télévision Fox News. "Donc, ceux-là sont ceux qui sont le plus influencés par les professeurs."

Rudy Giuliani a ajouté qu'il conseillerait néanmoins à Donald Trump d'écouter les inquiétudes exprimées par les manifestants, et de leur dire d'attendre un an avant de s'agiter. "Calmez-vous, les choses ne sont pas aussi mauvaises que ce que vous croyez", a-t-il conclu.

INCIDENTS EN CALIFORNIE

Mercredi, quelque 5.000 personnes se sont rassemblées à Los Angeles, où une dizaine de manifestants ont été arrêtés par la police après avoir tenté de bloquer un noeud autoroutier, selon une antenne locale de la chaîne CBS.

A Oakland, autre ville de Californie, 6.000 manifestants ont bloqué le trafic routier et lancé des projectiles en direction des forces de police. Des vitrines de magasin ont été brisées et des poubelles incendiées. La police a riposté en tirant des gaz lacrymogènes, a constaté un journaliste de Reuters.

Des rassemblements ont également eu lieu à Chicago, Boston, Philadelphie, Portland et Austin, la capitale du Texas.

Dans le centre de Chicago, environ 1.800 personnes massées devant un bâtiment appartenant au magnat immobilier - la Trump International Hotel and Tower - ont scandé des slogans tels que "Non à Trump ! Non au KKK (Ku Klux Klan) ! Non à une Amérique raciste !"

La police de Chicago a bloqué les rues autour de la zone de la manifestation. Aucune interpellation ni actes de violence n'ont été signalés.

L'équipe de campagne de Donald Trump n'a pas souhaité faire de commentaire. Lors de son discours de victoire, tard dans la nuit de mardi à mercredi, le magnat de l'immobilier a lancé un appel à l'unité au terme d'une campagne qui a mis en lumière de manière souvent crue les divisions profondes de la société américaine.

De son côté, après avoir concédé une défaite "douloureuse", Hillary Clinton, a souhaité que Donald Trump soit un bon président pour tous les Américains, ajoutant qu'il fallait lui laisser "l'occasion de diriger".

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LE POINT sur la victoire de Donald Trump:

(Gina Cherelus, avec les rédactions de Reuters aux Etats-Unis, Benoît Van Overstraeten et Tangi Salaün pour le service français, édité par Gilles Trequesser)