PARIS (awp/afp) - Le travail du gouvernement pour sauver Ascoval, cette aciérie du Nord placée en redressement judiciaire, est "difficile", a reconnu samedi la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher, à l'approche d'une décision judiciaire sur le plan de reprise déposée par le groupe franco-belge Altifort.

"On est en train effectivement de continuer à travailler", a indiqué la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, qui était interrogée sur le dossier par la chaîne France Info.

Il y a "beaucoup de travail", notamment pour "chercher les commandes, chercher les financements", et "c'est difficile, je ne le cache pas", a affirmé Mme Pannier-Runacher.

Interrogée notamment sur la présence de nouveaux clients potentiels pour remplir les carnets de commande de l'aciériste, la secrétaire d'État a indiqué qu'"aujourd'hui on a du mal à les récupérer" en raison de l'offre très supérieure à la demande qui grève ce pan de l'industrie.

Devenue Ascoval en 2017, l'aciérie de Saint-Saulve attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries, à qui Vallourec avait cédé 60% de l'usine, tout en conservant 40% des engagements de commandes.

Les 281 salariés de l'entreprise attendent désormais une décision judiciaire sur le projet de reprise déposé par le groupe franco-belge Altifort.

Cette décision sera finalement rendue le 12 décembre, avait annoncé début novembre la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg. Ce délai devait permettre de peaufiner l'offre d'Altifort et de trouver un accord avec Vallourec, actionnaire et principal client de l'aciérie.

L'offre de départ d'Altifort impliquait que Vallourec maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes, mais le sidérurgiste a refusé, obligeant le gouvernement et le groupe franco-belge à travailler sur une proposition alternative avec des sources de financement et des clients supplémentaires.

Également interrogée sur le plan de reprise de l'usine Ford menacée de fermeture à Blanquefort (Gironde), Mme Pannier-Runacher a affirmé que les "négociations (n'étaient) pas complétées".

Le constructeur automobile Ford a reporté au 10 décembre sa décision finale sur ce sujet.

"Notre responsabilité au niveau du gouvernement, c'est de faire en sorte que les salariés aient le meilleur traitement social possible (...) et deuxièmement c'est d'essayer de maintenir le maximum d'emplois industriels compétitifs possibles", a-t-elle dit, ajoutant que "ce qu'on demande à Ford, c'est de nous laisser le temps de construire une position de reprise".

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